La Cour suprême libyenne a jugé anticonstitutionnelle l'élection début mai du Premier ministre Ahmed Miitig. Cette mesure a ouvert la voie à un règlement de la crise en Libye où deux gouvernements se disputaient la légitimité du pouvoir.
"La Cour a jugé anticonstitutionnelle l'élection de M. Miitig au Congrès général national (CGN, Parlement)", a fait savoir la télévision d'Etat.
Le deuxième vice-président du Parlement libyen a annoncé que l'assemblée respecterait cette décision.
Il a aussi ajouté que le chef du gouvernement démissionnaire, Abdallah al-Theni restait Premier ministre par intérim. Ce dernier avait refusé de remettre le pouvoir à Ahmed Miitig tant que la justice ne s'était pas prononcée.
Ahmed Miitig avait été désigné le mois dernier par les élus islamistes et indépendants du CGN lors d'un scrutin contesté par de nombreux parlementaires. Selon eux le quorum n'avait pas été atteint.
Plusieurs députés libéraux ont eux accusé les blocs islamistes d'avoir laissé le vote ouvert pour des retardataires après l'annonce du résultat, afin d'atteindre les 121 voix requises. M. Miitig n'avait recueilli initialement que 113 votes.
Il est originaire de Misrata, localité de l'ouest du pays où les Frères musulmans sont influents, ce qui le rend inacceptable pour les adversaires des islamistes.
Son élection était notamment contestée par les forces laïques rassemblées autour du général rebelle Khalifa Haftar. Ce dernier a lancé il y a trois semaines une opération en disant vouloir "purger" le pays des islamistes.
Le gouvernement d'Ahmed Miitig avait pris le 2 juin à Tripoli possession du siège de la primature malgré le refus du cabinet sortant d'Abdallah al-Theni de lui remettre le pouvoir.
Le gouvernement sortant avait affirmé mercredi qu'il s'en remettait à la justice pour établir s'il devait céder le pouvoir au nouveau cabinet. Il évoquait les recours déposés par des députés contre l'élection de M. Miitig au Parlement.