L'Ukraine s'efforce de lancer mercredi le "dialogue national" encouragé par les Occidentaux mais sans les séparatistes. En proie à une insurrection armée pro-russe et à des violences meurtrières, l'est du pays menace de faire sécession.
Une table ronde pour l'"unité nationale" prévue à 13h30 GMT (15h30 en Suisse) avec les représentants du gouvernement, députés et élites régionales se déroulera au lendemain d'une attaque au lance-roquette contre les soldats ukrainiens qui a coûté la vie à sept d'entre eux entre Slaviansk et Kramatorsk, bastions des insurgés.
Les discussions, auxquelles doivent notamment participer le Premier ministre Arseni Iatseniouk, deux anciens chefs de l'Etat ukrainien et des candidats à la présidentielle prévue le 25 mai, seront animées par l'ancien diplomate allemand Wolfgang Ischinger.
Les chefs séparatistes qui ont proclamé la "souveraineté" de deux régions de l'Est à l'issue d'un référendum dimanche ne sont pas invités à la table ronde, malgré les appels répétés de Moscou en ce sens.
"Evidemment, les gens comme (Pavlo) Goubarev (gouverneur autoproclamée de Donetsk, ndlr) ne sont pas invités. Pour participer à des tables rondes, ils doivent d'abord déposer leurs armes et évacuer les bâtiments occupés", a déclaré Serguiï Sobolev, un haut responsable parlementaire du parti de Ioulia Timochenko, candidate à la présidentielle.
Ce sont les partis pro-russes, Parti des régions (ex-formation du président déchu Viktor Ianoukovitch) et les communistes qui "vont représenter les séparatistes", a-t-il lancé.
La chancelière allemande Angela Merkel a estimé mardi que les "tables rondes" devaient être les plus larges et les plus représentatives possibles, mais que la violence n'y aurait pas sa place. Pour le ministre allemand des Affaires étrangères, Frank-Walter Steinmeier, qui s'est rendu mardi à Kiev puis à Odessa (sud), "ce n'est bien sûr qu'un début".