Plusieurs dizaines de militants de Greenpeace ont pénétré lundi à l'aube sur le site de la centrale nucléaire du Tricastin (Drôme) pour y dénoncer les risques d'accident. Une vingtaine d'entre eux ont été interpellés en début de matinée, selon le ministère français de l'Intérieur.
Les militants, plusieurs dizaines selon Greenpeace et la gendarmerie, sont entrés sur le site vers 05h00, selon Isabelle Philippe, chargée de communication de l'organisation écologiste.
Ils ont déployé une banderole au niveau des réacteurs 1 et 3, où l'on pouvait lire: "Tricastin: accident nucléaire" et "François Hollande: président de la catastrophe?" Une autre banderole portant le même message a été déployée un peu plus tard autour du réacteur 1 de la centrale, selon la même source.
Vers 08h45, 21 militants, de nationalités française, italienne, roumaine ou espagnole, avaient été interpellés, selon le ministère de l'Intérieur. Les autorités ont souligné qu'aucun d'entre eux n'a pu "accéder aux zones sensibles de la centrale, notamment les salles de commande".
Pas de risque pour la sécurité
Une petite dizaine, "localisés et sous contrôle", étaient toujours sur le site, a indiqué le porte-parole de la place Beauvau, Pierre-Henry Brandet. Les deux banderoles avaient également été décrochées, selon Greenpeace.
"C'est une action médiatique qui ne représente pas de danger pour la sécurité des installations", a insisté M. Brandet. "Il n'y a pas eu de pénétration dans les enceintes de sécurité", a renchéri une porte-parole d'EDF.
"Greenpeace veut pointer du doigt toutes les failles de sécurité dans la production d'énergie nucléaire", a expliqué Isabelle Philippe. Et de rappeler que, selon le classement de l'organisation écologiste, "Tricastin est une des centrales les plus dangereuses, une des cinq à fermer en priorité, notamment du fait des fissures du réacteur 1".
Défauts détectés
Mise en service en 1980, la centrale du Tricastin a produit 24 milliards de kWh en 2012. Une production qui équivaut à la consommation d'environ 3,5 millions d'habitants et qui répond aux besoins énergétiques de 45% de la région Rhône-Alpes, selon EDF. Elle emploie 1373 salariés du groupe d'électricité et 500 sous-traitants permanents.