Plus de 45 personnes ont trouvé la mort dans un double attentat à Maiduguri, au Nigeria, selon des témoins et le personnel médical sur place. Les attaques auraient été commises par deux femmes kamikazes, dont l'une dissimulait une bombe sous son hijab, au milieu d'un marché bondé.
"Il s'agit d'attentats-suicide impliquant deux femmes (...). La première kamikaze était postée près d'un rickshaw rempli de marchandises", a déclaré une source sécuritaire de haut rang, sous couvert d'anonymat.
Un marchand, Usman Babaji, avait déjà affirmé auparavant que la première bombe était dissimulée dans un de ces tricycles à moteur, un moyen de transport populaire dans le pays.
L'auteur du second attentat était une femme kamikaze qui avait caché la bombe sous son hijab, prétendant porter un bébé sur son dos, selon des témoins.
"Cette femme avait attaché des explosifs sur son dos, comme un bébé, et elle s'est frayé un chemin vers le lieu de la première explosion", a déclaré Abubakar Bello, un vendeur de poulets du Monday Market frappé par le double attentat, dans un récit qui concorde avec celui d'autres témoins.
Les bombes ont explosé dans le très populaire Monday Market, et la détonation a retenti dans tout le centre-ville, avant que ne s'élève une épaisse fumée noire, selon un journaliste de l'AFP. Ce marché avait déjà été la cible d'un attentat à la bombe attribué à Boko Haram, dans lequel au moins 15 personnes avaient péri le 1er juillet.
Le double attentat n'a pas encore été revendiqué, mais Maiduguri, la capitale de l'Etat de Borno, a été la cible de très nombreuses attaques de Boko Haram. L'insurrection et sa répression par l'armée ont fait plus de 13'000 morts depuis 2009.
Les affrontements entre l'armée et les insurgés ont d'abord été quasi quotidiens à Maiduguri. Boko Haram s'est ensuite concentré sur des régions plus reculées du Nord-Est. Le groupe islamiste s'est emparé de plus d'une vingtaine de localités dans l'Etat de Borno et dans les Etats voisins de Yobe et Adamawa, où il dit avoir créé un califat islamique.