Le gouverneur du Missouri, aux Etats-Unis, a décrété lundi l'état d'urgence en prévision d'une possible flambée de violence à Ferguson, où un grand jury doit annoncer si le policier blanc responsable de la mort d'un jeune noir doit être inculpé ou non. Il a autorisé la garde nationale à y être déployée.
Selon des responsables, la décision du jury devrait intervenir dans le courant du mois de novembre. L'arrêté entre en vigueur lundi pour une période de 30 jours.
Michael Brown, 18 ans, avait été abattu le 9 août en pleine journée par un policier blanc, après être sorti d'un magasin de spiritueux où il est accusé d'avoir volé une boîte de cigares. D'après les autopsies demandées par la famille et le ministère de la Justice, le jeune noir avait été atteint d'au moins six balles. Des émeutes raciales avaient éclaté dans cette banlieue de St Louis, après sa mort.
Un grand jury du comté de St Louis doit annoncer prochainement s'il inculpe ou non le policier, ce qui veut dire que l'agent sera ensuite jugé, ou au contraire blanchi si les jurés retiennent la légitime défense.
Selon des informations ayant filtré dans les médias, le jeune policier pourrait échapper aux poursuites judiciaires, ce qui pourrait provoquer des débordements dans les rues de Ferguson.
"Tous les habitants de la région de St Louis méritent de se sentir en sécurité dans leur quartier et de faire entendre leur voix sans peur de violence ou d'intimidation", a indiqué le gouverneur du Missouri Jay Nixon. "La sécurité publique exige que nous soyons pleinement préparés à toute éventualité, quoi que décident le grand jury du comté de St Louis ou le ministère de la Justice".
La garde nationale du Missouri n'aura qu'un rôle de soutien lors de son déploiement dans la ville de St Louis, a indiqué le maire de l'agglomération, Francis Slay. "Elle ne sera pas en première ligne pour gérer et faire face aux manifestants", a-t-il ajouté.
De nombreux commerces du centre de Ferguson, qui a essuyé les émeutes les plus violentes au mois d'août, ont commencé à renforcer leurs vitrines en prévision d'actes de vandalisme.