Des affrontements violents entre partisans du président égyptien destitué Mohamed Morsi et opposants au régime islamiste ont fait un mort mardi soir au Caire. Dix personnes ont également été blessées dans les heurts, ont indiqué des sources proches de la sécurité.
Selon ces dernières, les pro et anti-Morsi se sont affrontés à coups de chevrotines. La confrérie islamiste des Frères musulmans, dont est issu M. Morsi, a, elle, accusé des policiers en civil d'avoir ouvert le feu sur un de ses défilés au Caire.
L'Egypte reste profondément polarisée six semaines après le renversement de Mohamed Morsi par l'armée. Le pays vit au rythme des grandes manifestations et des rumeurs d'intervention policière contre les deux principaux campements des pro-Morsi dans la périphérie du Caire.
Depuis l'expiration dimanche d'un ultimatum de la police, les islamistes multiplient les appels à défiler à travers l'Egypte pour maintenir la pression sur les nouvelles autorités et exiger le retour au pouvoir de M. Morsi, premier président élu démocratiquement du pays, destitué et arrêté par l'armée le 3 juillet.
Islamistes pris à partie
Signe des tensions entre Egyptiens, plusieurs milliers d'islamistes ont été pris à partie mardi, alors qu'ils se dirigeaient vers le ministère de l'Intérieur, dans le centre de la capitale.
Des habitants et des commerçants du quartier, partisans du nouveau pouvoir, les ont d'abord insultés et traités de "terroristes", avant de leur lancer des pierres et des bouteilles depuis les balcons surplombant la rue dans laquelle ils défilaient.
Les manifestants ont riposté en lançant des pierres, tandis que les femmes et les enfants présents dans le cortège fuyaient précipitamment, sous un déluge de grenades lacrymogènes tirées par la police anti-émeute.
Imam d'Al-Azhar à la rescousse
Depuis la fin juin, les violences entre pro et anti-Morsi et entre pro-Morsi et forces de l'ordre ont déjà fait plus de 250 morts depuis fin juin.
Ahmed al-Tayyeb, grand imam d'Al-Azhar, plus haute institution sunnite, qui avait apporté sa caution à l'armée le 3 juillet, a annoncé qu'il avait invité toutes les parties à venir négocier un compromis.