Nouvelles mesures de lutte contre le travail forcé

Après deux semaines de débats, la conférence internationale du travail a adopté mercredi à Genève des mesures pour lutter contre le travail forcé. Un nouveau protocole demande aux Etats et au secteur privé de mieux protéger les victimes et de leur donner accès à des dédommagements.

"C'est un jour historique pour le BIT", a affirmé David Garner, président de la commission de la conférence internationale du travail sur le travail forcé. Un protocole à la Convention de 1930 sur le travail forcé a été adopté par 437 voix, contre huit et 27 abstentions. La Suisse a soutenu l'élaboration de ce nouveau traité.

La Thaïlande est le seul Etat qui se soit opposé au texte. Parmi les employeurs, des délégués d'Arabie saoudite, du Bahreïn, de Malaisie et de Slovénie ont voté contre. Parmi les abstentions se trouvent tous les pays du Golfe.

Près de 21 millions de victimes

Le travail forcé génère 150 milliards de dollars de profits illégaux par an, selon le Bureau international du travail (BIT). Quelque 21 millions de personnes dans le monde sont victimes du travail forcé, de la traite ou d'une forme d'esclavage moderne.

Plus de la moitié sont des femmes et des filles, pour l'essentiel dans l'exploitation sexuelle commerciale et le travail domestique. Les hommes et les garçons sont surtout exploités dans l'agriculture, la construction et les mines.

"Le protocole et les recommandations qui l'accompagnent sont un grand pas en avant dans la lutte contre le travail forcé et un signal clair de l'engagement des gouvernements, des employeurs et des travailleurs de leur volonté d'éliminer cette forme d'esclavage moderne", a déclaré le directeur général du BIT Guy Ryder.

Mécanismes de recours

"Il fallait adapter certaines dispositions de la Convention de 1930 aux développements de l'économie informelle", a expliqué Beate Andrees, cheffe du programme d'action spéciale du BIT sur le travail forcé. Le protocole, accompagné de recommandations, inclut des obligations pour le secteur privé afin de protéger les victimes et de leur donner des moyens de recours.

Il invite aussi à protéger "en particulier des travailleurs migrants contre d'éventuelles pratiques abusives ou frauduleuses au cours du processus de recrutement et de placement".

/ATS


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