Le HCR a demandé à l'Europe d'agir de toute urgence face à la forte hausse du nombre de migrants traversant la Méditerranée. Plus de 260 d'entre eux sont morts ces dix derniers jours, ce qui porte à plus de 800 le bilan des décès cette année.
"La mort de 260 personnes en moins de dix jours, dans des circonstances horribles, montre que la crise en Méditerranée s'intensifie", a déclaré le Haut Commissaire aux réfugiés Antonio Guterres. "Les Européens doivent agir d'urgence pour éviter que cette catastrophe s'aggrave encore d'ici la fin de l'année", a-t-il ajouté dans un communiqué publié à Genève.
M. Guterres a demandé aux gouvernements de renforcer leurs opérations de secours, de faciliter un accès rapide aux procédures d'asile pour ceux ayant besoin de protection et de trouver des alternatives légales à une traversée dangereuse de la mer. Il souhaite aussi que les capacités d'accueil soient améliorées et que des solutions à long terme soient étudiées.
Le bilan de 800 morts depuis le début de l'année est déjà plus élevé que celui de l'an dernier (600 morts) et de 2012 (500 décès). Plus de 75'000 migrants sont arrivés jusqu'à fin juin par la mer en Italie, en Grèce, en Espagne et à Malte au cours du premier semestre de l'année, soit déjà 25% de plus que les 60'000 qui ont fait le voyage sur toute l'année 2013 et trois fois plus que les 22'000 recensés en 2012, a précisé le HCR.
L'Italie en a reçu le plus grand nombre (63'884), devant la Grèce (10'080), l'Espagne (1000) et Malte (227). Depuis le 1er juillet, l'exode s'est encore accéléré, avec l'arrivée de 21'000 réfugiés en Italie, dont 8000 au cours du week-end dernier.
Ils viennent principalement d'Erythrée, de Syrie et du Mali et ont passé par la Libye. Parmi eux, se trouvent plus de dix mille enfants, dont 376 en provenance de Syrie, a indiqué le HCR. Quelque 6500 enfants, surtout Erythréens, n'étaient pas accompagnés par un adulte.
Les migrants sont entassés dans des bateaux insalubres, sans nourriture, sans eau et sans gilets de sauvetage. Des rescapés ont fait état de noyades collectives, de suffocations et de coups de couteau, s'alarme l'agence de l'ONU. Le voyage dure généralement de un à quatre jours selon le temps et l'état du bateau, mais des embarcations ont dérivé pendant deux semaines.