L'Ukraine retenait son souffle samedi à la veille des élections législatives anticipées. Ce scrutin devrait donner une forte majorité aux forces pro-occidentales, aux prises avec un conflit qui s'enlise et une guerre des mots qui se poursuit avec Moscou.
La campagne officielle s'est achevée vendredi soir sans grand meeting ni manifestation de masse. Le président Petro Porochenko a prévenu: "Face à l'agression, il n'y a pas d'autre choix que de réformer".
Un de ses alliés, Iouri Loutsenko, a accusé le président russe Vladimir Poutine de ne pas avoir "renoncé à ses projets de s'emparer de Kiev et de toute l'Ukraine (...). Pour lui, les réformes pro-européennes de l'Ukraine sont mortelles", a-t-il tempêté lors d'un débat télévisé tenu vendredi soir.
M. Poutine a répliqué en critiquant vertement les Etats-Unis et en déplorant "le manque de bonne volonté de la part des autorités de Kiev" pour résoudre le conflit "par la voie pacifique". "Le plus important, c'est de mettre fin à la guerre immédiatement (...). Il faut comprendre qu'il ne faut pas s'accrocher à tel ou tel village", a-t-il averti dans un discours fleuve.
Trente-six millions d'électeurs sont appelés aux urnes ce dimanche pour élire leurs 450 députés. Mais cinq millions d'entre eux ne pourront pas voter dimanche, en Crimée rattachée à la Russie en mars et dans les zones contrôlées par les séparatistes dans le bassin minier du Donbass. Ceux-ci organiseront leurs propres élections le 2 novembre prochain dans les régions de Donetsk et Lougansk.
Le processus de paix lancé par M. Porochenko n'a pas mis totalement fin aux combats entre l'armée et les séparatistes. Même si les derniers jours sont passés sans mort annoncé, des tirs d'artillerie résonnent toujours régulièrement dans Donetsk. Les combats sont concentrés dans la zone de l'aéroport de cette ville.
Elu en mai dès le premier tour avec près de 55%, Petro Porochenko part grand favori dimanche. Il est crédité par les sondages d'environ 30% des voix.