Les dirigeants des deux camps du référendum sur l'indépendance de l'Ecosse se sont rendus coup sur coup à Glasgow lors d'un débat télévisé animé à six semaines du vote. Au niveau des sondages, les indépendantistes demeurent toujours très en retard.
Alex Salmond, le Premier ministre écossais partisan de l'indépendance, et Alistair Darling, président de la campagne "Better Together" qui défend le maintien de l'Ecosse au sein du Royaume-Uni, se sont affrontés pendant deux heures sur la scène du Conservatoire royal d'Ecosse. Ils ont débattu devant un auditoire de 350 personnes et en direct sur la chaîne écossaise STV.
Le dirigeant du camp du "non" s'est montré très offensif lors de ce face-à-face présenté par le modérateur Bernard Ponsonby comme "le plus important de l'histoire de la télévision écossaise". Il a notamment marqué des points sur la question de la monnaie. Les indépendantistes désirent garder la livre Sterling, mais ont été accusés par M. Darling de ne "pas avoir de plan B".
"Parfois il vaut mieux dire non, si l'Ecosse part, il n'y aura aucun retour en arrière possible, il n'y aura pas de deuxième chance. Dire non merci ne veut pas dire qu'il n'y aura pas de changement", a ajouté M. Darling, renvoyant à la promesse de nouveaux transferts de pouvoir en cas de victoire du "non" lors du référendum du 18 septembre.
"Personne ne fera un meilleur boulot pour l'Ecosse que les gens qui y habitent", a martelé de son côté M. Salmond, conforté par un dernier sondage commandé pour le débat qui montre une progression du "oui", même s'il reste, avec 40% des intentions de voix, très en retard sur le "non" (54%), avec 6% d'indécis.
Les données compilées par le "Financial Times", qui fait la synthèse de tous les sondages, montraient de leur côté fin juillet que 48% des quatre millions d'électeurs voteraient pour rester sous pavillon de l'Union Jack, contre 36% qui seraient pour l'indépendance.
Un deuxième débat télévisé aura lieu le 25 août, retransmis cette fois par la BBC. La STV s'excusait elle mardi soir des plantages à répétition de son site internet, sur lequel était également diffusé le premier face-à-face, en raison d'un "afflux sans précédent" de connexions.