Le président français François Hollande a promis jeudi de mener "jusqu'au bout" sa mission "pas facile" avec l'espoir, mais pas la promesse, que sa politique donnerait des résultats avant 2017. Il compte pour cela sur ses réformes et sur une prise de conscience de l'Union européenne.
Le président français le plus impopulaire de la Ve République a placé la quatrième conférence de presse de son quinquennat sous le signe de la gravité, insistant sur sa volonté d'agir "contre vents et marées".
"Je suis président, je ne suis pas candidat", a-t-il dit à propos de ses ambitions pour l'élection présidentielle de 2017. "Je serai président jusqu'au bout, je n'ai pas d'autre objectif, pas d'autre priorité, d'autre devoir que de faire tout, je dis bien tout, pour mon pays."
Cette conférence de presse était teintée d'un certain pessimisme lié à une rentrée apocalyptique sur les plans politique et personnel, sur fond de marasme économique en France et de crises internationales, notamment en Irak et en Ukraine.
"Les résultats tardent à venir, je le sais, je le vois. Ils viendront si nous nous mobilisons tous. J'espère, avant 2017", a-t-il dit, alors que l'économie française est à l'arrêt et le chômage en hausse continue.
François Hollande a demandé du temps pour restaurer la compétitivité de l'économie française. Notamment à l'Union européenne et à l'Allemagne, dont la France devra obtenir un nouveau délai, jusqu'en 2017, pour ramener son déficit public à 3% du PIB.
"Qu'on ne nous demande pas de faire en cinq ans ce que nos amis Allemands ont fait en dix ans dans un contexte plus favorable", a-t-il argumenté pour justifier sa politique de baisse des charges des entreprises, que Berlin "comprend".
En réponse au "ras-le-bol fiscal" des Français lié aux hausses d'impôts de ces deux dernières années, il a confirmé le projet de supprimer la première tranche d'impôt sur le revenu sans hausse de la fiscalité pour les autres contribuables, et rejeté toute idée d'une hausse de la TVA.
Deux jours après le vote de confiance accordé de justesse au gouvernement de Manuel Valls, François Hollande a appelé à l'unité une majorité frondeuse et évoqué son élargissement. Si M. Valls n'avait pas obtenu de majorité, il a reconnu que la dissolution aurait été inéluctable mais a écarté cette idée maintenant que la confiance a été obtenue.
Alors que certains réclament son départ de l'Elysée, il a rappelé que les institutions restaient de son côté. "Si nos institutions donnent de la durée, cinq ans, c'est parce que ceux qui les ont conçues et pratiquées ces dernières années savent qu'elle permettent de tenir bon contre les vents et les marées", a-t-il dit.