La Cour suprême russe a ordonné le réexamen de la condamnation de deux Pussy Riot, estimant notamment que les motifs du délit n'avaient pas été prouvés. L'affaire a été renvoyée devant le tribunal municipal de Moscou.
Selon la cour, le tribunal de première instance n'a pas fourni de preuves que les deux jeunes femmes, qui finissent de purger une peine de deux ans de camp pour avoir chanté en 2012 une "prière punk" dans la cathédrale de Moscou, avaient été mues par "la haine contre un groupe social".
Le tribunal n'a pas non plus examiné la possibilité d'un sursis pour Nadejda Tolokonnikova et Maria Alekhina, bien que ces jeunes femmes aient un enfant en bas âge. "D'autres circonstances n'ont pas été prises en comptes telles que le jeune âge (des accusées), leur situations familiale (...) et le caractère non-violent de leurs actes", selon la Cour Suprême.
Les Pussy Riot avaient été condamnées en 2012 pour "hooliganisme" et "incitation à la haine religieuse" après avoir chanté dans la cathédrale du Christ-Sauveur à Moscou une "prière punk" demandant à la Vierge Marie de "chasser" le président Vladimir Poutine. Elles doivent sortir de prison en mars 2014.
Jeudi, lors de son adresse à la nation depuis le Kremlin, Vladimir Poutine a soutenu que le monde "devient de plus en plus contradictoire et agité". "Dans ces conditions, c'est la responsabilité historique de la Russie qui se renforce".
"Nous ne prétendons pas à l'appellation de superpuissance, si on entend par là une ambition d'hégémonie mondiale ou régionale, nous ne nous attaquons aux intérêts de personne, n'imposons à personne notre parrainage, et ne faisons la leçon à personne", a déclaré M. Poutine dans une allusion aux Etats-Unis.
Le président russe a présenté son pays comme la dernière place forte du "conservatisme", notamment dans la conception de la famille par rapport à une supposée déchéance morale du monde occidental.
Enfin, il a mis en garde les Etats-Unis, sans les nommer: "Personne ne doit avoir d'illusions sur la possibilité d'obtenir la supériorité militaire sur la Russie. Nous ne l'accepterons jamais", a-t-il dit, rappelant avoir lancé un programme de réarmement du pays "sans précédent".