De nouveaux heurts confessionnels liés au conflit en Syrie ont fait six morts samedi à Tripoli, dans le nord du Liban, selon une source de sécurité. L'une des victimes, un adolescent de 15 ans, a été touchée d'une balle dans son école.
Trente-sept personnes ont été blessées dans les combats qui se poursuivaient par intermittence en soirée entre habitants du quartier sunnite de Bab al-Tebbaneh, favorable à la révolte contre le régime syrien, et celui de Jabal Mohsen, fief des alaouites acquis au président Bachar al-Assad dont ils partagent la confession.
L'adolescent, Omar al-Hasmawi, a été tué dans une école proche du quartier musulman sunnite de Bab al-Tebbaneh, selon la source de sécurité. Après son décès, l'armée a évacué l'école Loqman et les autres établissements scolaires de Tripoli ont fermé pour la journée.
Trois autres civils libanais ainsi qu'un Palestinien et un Syrien ont également péri dans les combats, selon la même source. Au moins quinze civils ont été blessés.
L'armée libanaise, déployée depuis octobre entre les deux quartiers et qui riposte aux sources des tirs dirigés contre ses soldats, a fait état de neuf blessés dans ses rangs. Malgré son déploiement destiné à empêcher les violences, les combats n'ont pas cessé.
La capitale du nord du Liban est régulièrement le théâtre de violences qui touchent ces deux quartiers depuis le début du conflit en Syrie en mars 2011. Les tensions se sont aggravées à Tripoli jeudi, après que des drapeaux syriens ont été hissés à Jabal Mohsen, qui surplombe Bab al-Tebbaneh. En réponse, des drapeaux de la rébellion syrienne y ont été hissés.
Le jour même, des hommes armés ont blessé par balles quatre ouvriers de confession alaouite qui rentraient à pied chez eux après leur journée de travail, suscitant la colère dans les milieux alaouites.
Par ailleurs, l'armée libanaise a annoncé avoir désamorcé vendredi dans la vallée de la Bekaa trois roquettes Grad de 107 mm non loin de la localité d'Al Qaa, près de la frontière syrienne. Les engins étaient prêts à être lancés lorsque les soldats sont intervenus.