Syrie: Genève II suspendue à l'opposition et à Ban Ki-moon

L'opposition syrienne en exil a annoncé lundi soir qu'elle prendrait une décision définitive sur sa participation à Genève II après la prochaine conférence de presse de Ban Ki-moon. Le secrétaire général de l'ONU examine ses options après la réponse "décevante" de l'Iran à son invitation à participer à la conférence.

"La Coalition syrienne rendra sa décision finale sur la base des déclarations à venir du secrétaire général" des Nations unies, a-t-elle dit dans un communiqué.

La Coalition a suspendu sa décision d'envoyer mercredi à Montreux (VD) une délégation à la conférence de paix sur la Syrie pour dénoncer l'invitation lancée par l'ONU à l'Iran, qui refuse le principe d'un gouvernement de transition en Syrie.

L'opposition avait fixé un ultimatum aux parrains de la conférence, les Etats-Unis, la Russie et l'ONU, leur demandant d'annuler l'invitation envoyée à Téhéran avant 20h00.

Critique lancée par Ban

M. Ban est déçu par le refus iranien de soutenir une transition en Syrie et "étudie d'urgence ses options", a souligné son porte-parole Martin Nesirky.

Pour tenter de sauver la conférence de Genève II, les Etats-Unis et les autres pays soutenant l'opposition ont multiplié les déclarations pour exhorter l'Iran à changer sa position et, s'il ne le faisait pas, demander qu'il ne participe pas à la conférence.

En annonçant avoir invité l'Iran dimanche soir, Ban Ki-moon avait expliqué s'être entretenu longuement ces derniers jours avec le chef de la diplomatie iranienne Mohammad Javad Zarif et être convaincu que Téhéran était désormais en accord avec la "déclaration de Genève" de 2012.

Mise en garde par Lavrov

Or, Téhéran a répété lundi son refus de toute "condition préalable" à sa participation.

A l'opposé des positions américaine, française et britannique, le ministre russe des Affaires étrangères Sergueï Lavrov a lui mis en garde l'opposition syrienne et les Occidentaux contre une "erreur impardonnable" en cas d'absence de l'Iran.

Dizaines de milliers de tués

Le président syrien Bachar al-Assad a lui exclu dans un entretien à l'AFP de confier la direction d'un futur gouvernement à un opposant et pronostiqué que sa guerre contre les rebelles prendrait "beaucoup de temps".

La conférence de Genève II est censée ouvrir la voie à une issue politique au conflit qui a fait plus de 130 000 tués.

Au moins seize personnes, dont six rebelles, ont été tuées lundi et vingt blessées dans un double attentat à la voiture piégée au poste-frontière de Bab al-Hawa entre la Syrie et la Turquie, a rapporté l'Observatoire syrien des droits de l'Homme (OSDH), proche des rebelles. Ces éléments restent impossibles à vérifier de manière indépendante.

/ATS


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