Le secrétaire d'Etat américain John Kerry a évoqué vendredi un "crime contre l'humanité" perpétré avec une "forte certitude" par le régime syrien lors de l'attaque aux armes chimiques qui a fait selon lui 1429 tués le 21 août. Il a promis de ne pas "répéter" les erreurs de l'Irak et a évoqué une possible action "ciblée" avec une coalition, notamment la France, la Ligue arabe et l'Australie.
Selon un rapport du renseignement américain diffusé par la Maison-Blanche et disant s'appuyer sur de "multiples" sources, le gouvernement de Bachar al-Assad a eu recours à des gaz neurotoxiques dans cette attaque. Il est "hautement improbable" qu'elle ait été commise par les rebelles, souligne Washington.
De son côté, l'équipe des experts en armes chimiques des Nations unies a terminé la collecte d'échantillons et de preuves relatives à l'attaque présumée, a annoncé vendredi un porte-parole de l'ONU. Celle-ci aurait provoqué le décès de 426 enfants.
Après le coup de théâtre jeudi à Londres, où le Parlement a rejeté une intervention militaire après un vote serré, la Maison-Blanche a laissé entendre que le président Barack Obama se réservait le droit d'agir unilatéralement contre le régime syrien, sans attendre l'ONU ou ses alliés occidentaux.
"Les Etats-Unis continueront à consulter le gouvernement britannique", mais "les décisions du président Obama seront guidées par ce qui est dans l'intérêt des Etats-Unis", a dit la porte-parole du Conseil de sécurité nationale américain. Selon eux, ils ne cherchent pas à renverser le régime de Bachar al-Assad.
Une "réponse forte"
Le Premier ministre britannique David Cameron a lui assuré vendredi que même s'il était exclu que son pays participe à une action militaire, il s'engageait à tenter d'obtenir une "réponse forte" à l'usage d'armes chimiques. L'OTAN ne participera pas à une intervention militaire.
Paris estime pour sa part que le refus de Londres d'intervenir en Syrie ne change pas la position de la France, qui souhaite une action "proportionnée et ferme" contre le régime de Damas, selon le président François Hollande.