Les combattants du M23 se regroupaient mardi dans leur réduit montagneux près de la frontière ougandaise, traqués par les troupes de la République démocratique du Congo (RDC). Celles-ci s'apprêtaient à les déloger de leurs derniers bastions.
Signe du recul massif de la rébellion, des habitants, qui avaient fui, commençaient à rentrer chez eux, et la circulation reprenait sur la route reliant Goma, la capitale de la riche province du Nord-Kivu, à Rutshuru, 80 km plus au nord, a constaté un journaliste de l'AFP.
"Je suis contente de rentrer chez moi. La guerre est finie. Nous allons vivre à nouveau sous le règne du gouvernement", a dit Judith Bora, 29 ans, portant son bébé.
Selon des habitants, les combattants du M23 se sont déployés sur les collines verdoyantes de Chanzu, Mbuzi et Runyoni, à environ 2000 mètres d'altitude et 80 km au nord de Goma. Thierry Vircoulon, directeur du projet Afrique Centrale à l'International Crisis Group, rappelle que c'est de là que le M23 avait commencé son aventure en mai 2012, qui allait le mener six mois plus tard à son apogée, autrement dit à occuper brièvement Goma.
A Rumangabo, base militaire importante à 40 km au nord de Goma, reprise lundi par l'armée, un officier des Forces armées de la RDC (FARDC) a indiqué mardi qu'une offensive se préparait contre les derniers bastions du M23.
Selon plusieurs témoins, des combats épars ont eu lieu dans la journée à environ 30 km à l'est de la base. L'officier a indiqué que l'offensive attendue pourrait être lancée "dans les prochaines heures". "Les troupes sont en train de se réorganiser, se réapprovisionner, d'affiner leur dispositif", a expliqué un officier de la Mission de l'ONU pour la stabilisation de la RDC (Monusco).
La Mission a fourni aux troupes gouvernementales un soutien déterminant en matière de logistique, renseignement, observation et planification.