Ukraine: l'opposition prônent la "lutte" malgré les concessions

Les dirigeants de l'opposition ukrainienne ont annoncé qu'ils voulaient poursuivre leur mouvement de protestation, même après les concessions du président Viktor Ianoukovitch. Des manifestants ont peu après lancé un assaut contre un bâtiment du centre de Kiev, occupé par des membres des forces de sécurité.

Environ 2000 contestataires se sont massés de long de la "Maison ukrainienne", où certains ont réussi à pénétrer, et lançaient des cocktails Molotov à l'intérieur du bâtiment, a constaté un journaliste de l'AFP. Les policiers ont répliqué avec des grenades assourdissantes et avec des lances à eau en direction des manifestants malgré la température glaciale, autour de -15 degrés.

La scène spectaculaire a eu lieu peu après l'intervention des leaders de l'opposition sur la place de l'Indépendance. Sans se prononcer sur la proposition du chef de l'Etat de nommer deux d'entre eux à la tête d'un gouvernement aux pouvoirs élargis, ils ont assuré qu'ils resteraient mobilisés jusqu'à ce que toutes leurs exigences soient satisfaites.

Ils réclament en premier lieu la convocation d'une élection présidentielle cette année et non l'an prochain comme prévu.

"Nous sommes déterminés et nous ne reculons pas", a affirmé Vitali Klitschko, auquel le chef de l'Etat a proposé de devenir vice-Premier ministre, tout en reconnaissant que "Ianoukovitch a satisfait un grand nombre de nos exigences". "Les négociations se poursuivent", a ajouté l'ancien boxeur.

Arséni Iatséniouk, qui s'est vu offrir par le président d'être le chef du gouvernement, s'est dit "prêt à prendre ses responsabilités", mais a ajouté ne "pas croire un mot" de ce qu'affirme le pouvoir.

"Aucun compromis"

Les dirigeants de l'opposition ont en outre rappelé qu'ils exigeaient l'abolition des lois répressives adoptées le 16 novembre et qui ont entraîné une nette radicalisation du mouvement.

Les manifestants interrogés par l'AFP ne cachaient pas pour leur part leur déception face aux propositions faites par Viktor Ianoukovitch, dont ils réclament le départ pur et simple. "C'est absurde pour le pouvoir de nous faire des concessions afin de sortir de la crise après ce qu'il a fait", a ainsi réagi Irina Pavlenko, une étudiante.

"Les gens n'accepteront aucun compromis qui ne prévoie pas la démission de Ianoukovitch", a commenté Miron Kotsoba, un manifestant de 52 ans venu de Lviv, bastion nationaliste de l'ouest.

/ATS


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