Le camp pro-occidental mené par le président Petro Porochenko apparaissait grand favori mercredi en Ukraine à quatre jours des législatives. Pourtant, ni les hostilités dans l'Est ni le conflit gazier avec la Russie n'ont trouvé de solution.
Si un calme relatif régnait dans la journée à Donetsk, la principale ville aux mains des rebelles, des tirs d'artillerie y ont résonné toute la journée la veille et pendant la nuit de mardi à mercredi. Un civil est mort, cinq ont été blessés, selon la mairie.
La mission d'observation de l'Organisation pour la sécurité et la coopération en Europe (OSCE) aux checkpoints de Gukovo et Donetsk, lancée le 29 juillet, va d'ailleurs être prolongée d'un mois jusqu'au 23 novembre, annonce l'Organisation dans un communiqué. L'OSCE précise que le mandat des seize observateurs civils sur place ne change pas.
Le conflit, qui a fait selon l'ONU plus de 3700 morts, semble ainsi s'enliser sans que s'installe la paix promise par Petro Porochenko lorsqu'il avait été élu en mai dès le premier tour.
Malgré tout, le président ukrainien aborde les législatives anticipées de dimanche en tête des sondages, comme l'a confirmé une enquête publiée mercredi par l'Institut de sociologie de Kiev et la fondation Initiatives démocratiques. Mais près d'un tiers des électeurs restent indécis.
Même favori, le président doit, et devra, affronter de nombreuses critiques. Une partie de l'opinion estime ainsi que le processus de paix lancé dans l'Est -reconnaissant de fait le contrôle des séparatistes sur une partie du bassin houiller du Donbass- correspond à une défaite.
Le pays, en plein marasme économique, doit se réformer pour donner des garanties à ses bailleurs de fonds et avancer sur la voie du rapprochement vers l'Union européennne. Enfin, le temps presse pour s'accorder avec Moscou et résoudre le conflit qui prive les Ukrainiens de gaz russe depuis juin, puisque les températures chutent ces derniers jours et deviennent négatives la nuit.