La police a arrêté jeudi en Egypte un cadre important des Frères musulmans ainsi qu'un ex-ministre du président Mohamed Morsi destitué par l'armée, a annoncé le gouvernement. Les partisans pro-Morsi ont assuré qu'ils avaient l'intention de continuer de manifester.
Jeudi, Mohamed Beltagi, ancien parlementaire et l'un des derniers leaders encore libre de la confrérie de M. Morsi, a été interpellé, selon un communiqué du Ministère de l'intérieur. Il était l'un des principaux organisateurs des rassemblements pro-Morsi du Caire et l'un des orateurs les plus actifs et les plus virulents des Frères musulmans.
M. Beltagi a été arrêté dans une banlieue du Caire en compagnie de Khaled al-Azhari, ministre du Travail du gouvernement de M. Morsi.
Les arrestations se poursuivent quotidiennement dans les rangs des Frères musulmans, à tous les niveaux de l'encadrement, locaux et nationaux. C'est pourquoi, en plus d'avoir décimé les rangs des manifestants les plus actifs, le gouvernement a ainsi réussi à affaiblir considérablement la capacité des Frères musulmans à mobiliser.
Continuer de manifester
Depuis dix jours, les manifestations des pro-Morsi se font rares et ne rassemblent plus que quelques centaines de personnes la semaine, quelques milliers le vendredi. Les Frères musulmans avaient la capacité d'en rassembler des centaines de milliers avant le 14 août. Depuis, plus d'un millier de personnes ont été tuées en une semaine, et plus de 2000 Frères musulmans ont été arrêtés depuis, dont les principaux dirigeants.
La direction de la confrérie qui avait remporté haut la main les législatives de 2012 a été décapitée après le 14 août avec l'arrestation de son Guide suprême, Mohamed Badie, et de ses deux adjoints, dont le procès, pour incitation au meurtre s'est ouvert le 25 août.
Les partisans pro-Morsi ont toutefois assuré jeudi qu'ils avaient l'intention de continuer de manifester, notamment après la grande prière du vendredi.