Les autorités égyptiennes ont annoncé mercredi avoir arrêté un des derniers dirigeants des Frères musulmans encore en liberté, Essam el Erian. La police a dispersé quelques heures plus tard une manifestation à l'université Al Azhar.
M. Erian était l'ancien porte-parole des Frères musulmans et vice-président du Parti Liberté et Justice (PLJ), fondé par la confrérie après la chute d'Hosni Moubarak en 2011. Il a été appréhendé dans une résidence du quartier périphérique du Nouveau Caire.
Il s'y cachait depuis la répression meurtrière, en août, des campements établis dans la capitale par les partisans de Mohamed Morsi, déchu par l'armée le 3 juillet. La presse locale a publié une photo décrite comme prise au moment de son arrestation et montrant M. Erian souriant debout à côté d'un lit avec deux duvets.
Depuis l'éviction du président islamiste Mohamed Morsi, prononcée par le général Abdel Fattah al Sissi, chef d'état-major des forces armées, les autorités égyptiennes ont multiplié les arrestations de responsables islamistes. La plupart ont été inculpés d'incitation à la violence contre des manifestants sous la présidence Morsi, notamment en décembre 2012 devant le palais présidentiel.
Accusé d'"incitation à la violence", Essam el Erian a été transféré à la prison de Tora au Caire, où il est actuellement interrogé. Il devrait rejoindre le chef de l'Etat déchu et onze autres dirigeants de la confrérie sur le banc des accusés à l'ouverture de leur procès, lundi prochain.
Mercredi, au Caire, des étudiants de l'université Al Azhar, l'un des plus prestigieux centres d'études islamiques du monde, ont de nouveau manifesté, après des semaines de rassemblement de soutien à Mohamed Morsi. Le recteur a dû appeler la police sur le campus pour "protéger les âmes et les propriétés".