Le procès de Bo Xilai s'est ouvert jeudi à Jinan, dans l'est de la Chine, a annoncé le tribunal. Cet ancien haut responsable du Parti communiste chinois (PCC) est poursuivi pour corruption, détournement de fonds et abus de pouvoir. Il avait été démis de ses fonctions l'an passé.
De très nombreux policiers en uniforme ainsi que des centaines de badauds se trouvaient à l'extérieur du tribunal populaire de Jinan, dans la province orientale du Shandong. Peu après, Bo Xilai a pris place dans le box des accusés. Cet homme de 64 ans n'était plus apparu en public depuis son arrestation il y a 17 mois.
Le tribunal a ensuite indiqué la composition des 110 membres de l'assistance dans un microblog officiel. Y figurent 5 membres de la famille de Bo Xilai, deux personnes de son entourage, 19 journalistes et 84 personnes représentant la société chinoise.
Les autorités ont donné peu de détails sur les faits reprochés à Bo Xilai. Selon le magazine "Caijing", il lui est reproché d'avoir abusé de ses fonctions pour empêcher une enquête sur son épouse. Celle-ci a été condamnée pour le meurtre l'année précédente d'un homme d'affaires britannique, Neil Heywood.
Mesures populistes
Les accusations de corruption concernent des actes commis lorsque Bo Xilai était maire du port de Jalian, avant la prise de ses fonctions à Chongqing. Selon "Caijing" et le journal hong-kongais "South China Morning", il est accusé d'avoir reçu plus de 20 millions de yuans (3 millions de francs) de pots-de-vin, et détourné plus de 5 millions de yuans à son profit.
Avant sa chute, l'ancien cadre du PCC était considéré comme l'une des principales figures de la nouvelle génération de dirigeants. Il était apprécié pour ses discours et mesures populistes qui tranchaient avec la rhétorique prudente des courants qui dominent le parti.