Près de 4000 immigrés ont été interrogés et des dizaines inculpés à Singapour, dans le cadre de l'enquête sur les émeutes survenues dans la nuit de dimanche à lundi. La police a accru ses patrouilles dans les zones où s'entassent les travailleurs étrangers, a indiqué le ministère de l'Intérieur.
Quelque 3700 travailleurs étrangers ont été interrogés et 176 personnes conduites à un poste de police pour enregistrer leur témoignage. Trois Indiens ont été arrêtés et seront inculpés dans la journée, après 24 de leurs compatriotes mardi. Ils risquent une peine de sept ans de prison et des coups de canne, pour leur participation présumée aux émeutes.
Les violences survenues dans le quartier de "Little India" ont profondément choqué la riche capitale financière, très à cheval sur l'ordre.
Réagissant à la mort d'un des leurs dans un accident de bus, environ 400 immigrés du sous-continent indien ont incendié ou endommagé 25 véhicules, dont 16 voitures de police. Les troubles ont fait 39 blessés, selon les forces de l'ordre.
Les autorités ont appelé au calme, enjoignant la population à ne pas laisser ces violences troubler l'harmonie multiethnique que le gouvernement entend promouvoir.
Il s'agit des pires émeutes survenues à Singapour depuis les troubles raciaux de 1969. Elles révèlent la face cachée de la cité-État, dont la richesse dépend d'une cohorte d'immigrés, notamment indiens, qui s'estiment souvent les laissés-pour-compte du miracle économique singapourien.