Angela Merkel a prôné la mobilisation contre les eurosceptiques et tendu la main aux indécis encore nombreux samedi lors de son dernier meeting à Berlin. L'écart entre les conservateurs (CDU) de la chancelière et les sociaux-démocrates de Peer Steinbrück, son rival, s'amenuise selon un dernier sondage.
Angela Merkel, qui brigue dimanche un troisième mandat de quatre années, sait qu'un tiers des électeurs n'ont pas encore fait leur choix. C'est pourquoi elle a axé son discours sur ce thème: "Beaucoup de gens vont faire leur choix à la dernière minute. Le moment est venu de s'adresser à tous les électeurs indécis et d'obtenir leur soutien", a-t-elle déclaré devant 4000 partisans.
Ses troupes lui ont fait un triomphe dans la capitale. Tout sourire et détendue, elle a demandé aux électeurs de lui "accorder un mandat fort" afin qu'elle puisse, "pour les quatre prochaines années, continuer à servir l'Allemagne, un pays qui est respecté en Europe", a-t-elle dit.
L'Europe s'invite
La chancelière, âgée de 59 ans, a longuement souligné l'importance d'allier "solidarité et responsabilité". Elle a consacré près de la moitié de son allocution à défendre l'Europe, la grande absente de la campagne.
"L'Europe est économiquement importante, oui, mais il y a plus que ça. L'an prochain marquera le centième anniversaire de la Première Guerre mondiale", a déclaré la chancelière. "La plupart d'entre nous n'ont jamais eu à vivre la guerre". "Dans les années à venir, nous devons continuer à travailler au succès de ce continent magnifique", a-t-elle poursuivi..
Ecarts ténus
La chancelière pourrait ne pas parvenir à préserver dimanche sa coalition avec les Libéraux du FDP et être finalement contrainte de gouverner avec ses adversaires sociaux-démocrates.
Un dernier sondage publié samedi donne la CDU à 39%, le FDP à 6%, soit moins que la majorité absolue à eux deux. Le Parti social-démocrate (SPD) emmené par le rival d'Angela Merkel, Peer Steinbrück, est crédité de 26% des intentions de vote et les Verts sont à 9%. Ces derniers chiffres ont été révélés par une enquête d'opinions réalisée par l'institut Emnid à paraître dimanche dans l'hebdomadaire allemand à gros tirage "Bild am Sonntag".