L'opposition entame jeudi sa quatrième semaine de manifestations contre le président Ianoukovitch. Alors que 5000 personnes étaient réunies la veille au soir place de l'Indépendance, Washington mettait en garde Kiev contre tout envoi de l'armée contre les manifestants.
Les milliers de manifestants pro-européens qui continuent de défier le régime ukrainien malgré un temps glacial ont marqué des points mercredi en contraignant les forces de l'ordre à refluer du centre de Kiev après des échauffourées. Les protestataires ont aussi reçu un appui marqué de la communauté internationale.
"Je ne vais pas entrer dans les détails (mais) nous envisageons certaines options politiques et les sanctions en font partie", a déclaré la porte-parole de la diplomatie américaine Jennifer Psaki. "Evidemment aucune décision n'a été prise", a-t-elle souligné.
Le secrétaire américain à la Défense Chuck Hagel a de son côté mis en garde, au cours d'un appel téléphonique, son homologue ukrainien Pavel Lebedev contre tout envoi de soldats contre les opposants.
"Il a souligné les dégâts que pourraient causer toute intervention de l'armée pour réprimer les manifestations et a appelé à la retenue", a déclaré un porte-parole du Pentagone.
Le président ukrainien, Viktor Ianoukovitch, a promis mercredi soir de "ne jamais recourir à la force contre des manifestants pacifiques". Dans un communiqué, il a appelé l'opposition à "ne pas suivre la voie de la confrontation et des ultimatums", mais à dialoguer avec les autorités.
Pendant ce temps, 5000 personnes étaient rassemblées dans la soirée place de l'Indépendance. Les manifestants renforçaient les nouvelles barricades dressées dans la journée à l'aide de sacs de sable ou de neige tassée.
La nuit précédente, plusieurs milliers d'hommes des forces antiémeutes avaient tenté de repousser les manifestants et de démanteler les barricades. Ils avaient été bloqués par l'afflux de de manifestants et avaient quitté le centre-ville quelques heures après. Des échauffourées avaient fait une trentaine de blessés.
Les forces de l'ordre avaient également cherché à reprendre la mairie de Kiev, dont l'opposition fait son QG depuis dimanche. Les policiers ont cependant là aussi dû rebrousser chemin face à une foule hostile. Américains et Européens ont vivement dénoncé l'opération de police de la nuit de mardi à mercredi.