L'euro atteint 1,26 franc, un plus haut niveau depuis deux ans
Le franc poursuit son mouvement d'affaiblissement face à l'euro, la monnaie unique repassant pour la première fois depuis deux ans le cap de 1,26 franc. La Banque nationale suisse (BNS), par la voix de son président Thomas Jordan, n'exclut toutefois pas d'instaurer des taux d'intérêt négatifs.S'exprimant devant des journalistes à Francfort-sur-la-Main, en Allemagne, Thomas Jordan a réaffirmé la détermination de l'institut d'émission monétaire à défendre le cours plancher imposé au franc en septembre 2011. Il n'a pas exclu d'ajuster, si nécessaire, le niveau de 1,20 franc pour un euro.Pas de guerre des monnaiesThomas Jordan, qui s'exprimait mardi mais dont les propos étaient sous embargo jusqu'à mercredi, a encore estimé que les craintes de "guerre des monnaies" étaient exagérées et que le Japon avait raison d'assouplir sa politique monétaire pour raviver l'inflation conformément à son nouvel objectif.La BNS avait établi son cours plancher le 6 septembre 2011, alors que le franc s'était apprécié d'un quart de sa valeur en quelques mois, sous l'effet d'achats refuge pendant le plus fort de la crise de la dette dans la zone euro. La monnaie suisse s'était renforcée début août 2011 au point d'atteindre pratiquement la parité avec la monnaie unique.Plus bas de deux ansMercredi matin, le franc a continué de s'affaiblir, confirmant un mouvement accentué depuis quelques jours. Il a reculé à un plus bas depuis la mi-mai 2011, l'euro passant même le cap de 1,26 franc à 12h17 pour évoluer à 1,2633 franc vers 18h15. Cette évolution reflète la baisse des coûts de financement des pays de la périphérie de la zone euro.Le phénomène ne manquera pas de réjouir l'industrie d'exportation pour qui la dévalorisation du franc constitue une bouffée d'oxygène. En revanche, pour les Suisses projetant des vacances prochainement dans des pays de la zone euro, la tendance observée depuis peu concourra à renchérir leur séjour."Le taux de change minimum sera maintenu aussi longtemps que nécessaire pour atteindre les objectifs de politique monétaire", a encore déclaré Thomas Jordan en répondant aux questions des journalistes après avoir prononcé son discours."L'ajustement du cours plancher appartient, au même titre que des taux d'intérêt négatifs, au champ de possibilités". La BNS se tient prête à acheter des quantités illimitées de devises étrangères si nécessaire, a ajouté le président de la BNS, en jugeant le franc à un niveau toujours élevé. /SERVICE