Alors que la Fédération suisse des entreprises, economiesuisse, veut se repositionner, l'association enregistre un double départ à sa tête. Le directeur général Pascal Gentinetta quitte avec effet immédiat son poste. Le président, Rudolf Wehrli, en fonction depuis moins d'un an, abandonnera le sien à fin août.
La double démission s'inscrit dans le cadre du repositionnement d'economiesuisse, a indiqué mercredi devant la presse à Zurich Rudolf Wehrli. Successeur de Gerold Bührer en octobre 2012, le président de l'organisation faîtière des entreprises suisses a motivé son départ par un manque de temps.
La charge de travail consécutive aux nombreux et importants dossiers pendants, comme le conflit fiscal avec l'Union européenne, la "Lex USA" ou encore les question liées aux accords bilatéraux, entre autres, nécessite un investissement beaucoup plus important qu'à son entrée en fonction, a dit M. Wehrli. Le président du conseil d'administration de Clariant pensait que le mandat ne lui prendrait que 30% de son temps de travail, alors qu'il en faut plus de 50%.
Le départ de Pascal Gentinetta résulte lui de "divergences de vue" quant aux grandes lignes futures de l'action d'economiesuisse. Tant le président sortant que les deux vice-présidents l'accompagnant devant la presse, Hans Hess et Christoph Mäder, n'ont pas souhaité livrer plus de détails à ce sujet. Ils ont toutefois précisé qu'il n'y a pas eu de bisbille au niveau des organes dirigeants.
Loyauté louée
N'inventez pas des brouilles qui n'existent pas, a insisté M. Wehrli, pressé de questions. Ce dernier a loué le travail du Valaisan d'origine, lequel aura au final oeuvré "très loyalement" durant 14 ans au sein d'economiesuisse, dont six - de 2007 à 2013 - à la direction, après le départ de Rudolf Ramsauer.
Pascal Gentinetta, 42 ans, a atteint les objectifs visés, notamment en matière de politiques fiscale et financière ou encore en élargissant la base des membres. De l'avis de M. Wehrli, le directeur sortant a conduit l'ensemble des dossiers avec compétence.
Mais les divergences de vue quant à la réorientation d'economiesuisse se sont récemment creusées, ne laissant plus qu'entrevoir un départ - d'un commun accord - comme issue.
Reste que cette réorganisation intervient après l'échec cuisant de la campagne d'economiesuisse contre l'initiative Minder voulant empêcher les salaires abusifs, texte accepté à une large majorité (67,9% des voix) en votation populaire en mars dernier. Une défaite qui a suscité un flot de critiques envers M. Gentinetta, le plaçant dans une situation délicate.