Nicole Petignat : « On n’a plus de complexes à avoir »

L’arbitre française Stéphanie Frappart sera la première femme au sifflet de la Supercoupe ...
Nicole Petignat : « On n’a plus de complexes à avoir »

L’arbitre française Stéphanie Frappart sera la première femme au sifflet de la Supercoupe d’Europe mercredi soir, il y a 16 ans la Suissesse Nicole Petignat était la première à arbitrer un match masculin de l’UEFA

Ce sera une première dans l’histoire du football, une femme arbitrera ce mercredi soir la Supercoupe d’Europe entre Liverpool et Chelsea chez les hommes. Il a fallu attendre 16 ans jour pour jour, après le premier match masculin de l’UEFA arbitré par une femme pour voir une arbitre diriger un match européen majeur. C’était le 14 août 2003, la Suissesse Nicole Petignat était alors au sifflet de AIK Stockholm - Fylkyr Reykjavik pour faire entrer l’arbitrage féminin dans la dimension européenne de ces messieurs. Mais si on a attendu si longtemps avant de voir une arbitre diriger un match européen majeur, ce n’est pas uniquement pour une question de mentalité selon l’ancienne arbitre suisse établie dans le Jura. « Dans les fédérations suisse, française ou allemande par exemple, c’est la condition physique qui posait problème. Les filles n’arrivaient pas à passer les tests qui étaient exigeants et se faisaient chrono en main. Plus que l’endurance, c’est surtout la vitesse qui était difficile. Maintenant les critères ont été allégés en Allemagne et en France, malheureusement pas encore en Suisse, donc les filles peuvent plus facilement siffler des matches de haut niveau. Et si on ne court pas assez vite sur l’action, il y a toujours la VAR », avance Nicole Petignat.

Nicole Petignat se réjouit de voir une collègue accéder à ce niveau de responsabilité

Évidemment, le regard sur les femmes dans le football a aussi grandement évolué ces dernières années. « Je ne veux pas parler d’arbitrage féminin mais de football féminin. L’arbitrage n’a rien à voir car ce ne sont pas les arbitres qui font le spectacle. C’est grâce aux joueuses, au succès de la Coupe du monde féminine par exemple, que l’arbitrage féminin entre plus facilement dans les habitudes. Il y a 30 ou 50 ans en arrière, on vous dira toutes que les filles qui faisaient du foot devaient se cacher et prendre leur ballon discrètement ! Aujourd’hui, une fille qui joue au foot, c’est normal. On n’a plus de complexes d’infériorité ou autre à avoir ».


« La VAR nous enlève de la pression »

Selon Nicole Petignat, les nouveaux moyens techniques mis à disposition de l’arbitrage, notamment l’assistance vidéo, permettent aussi plus facilement l’émerge des femmes dans le milieu des hommes. « On n’a plus cette pression grâce à la VAR. Même si un joueur au fort tempérament vient vociférer ou vous insulter, si la vidéo le montre c’est carton rouge et point final ! Maintenant on peut stopper le match et aller voir. Et l’arbitre n’est plus seul responsable puisque la VAR donne aussi des appréciations. Donc il n’y a plus de pression car s’il y en a un qui embête l’arbitre, il peut appuyer sa décision sur l’avis d’autres collègues face aux images. » Un discours que ne partageront pas forcément tous les spécialistes, certains refusant de voir dans l’assistance vidéo une « déresponsabilisation » de l’arbitre. Pour les femmes au sifflet, plusieurs pas restent encore à franchir. Comme les voir officier en Ligue des Champions ou encore dans les matches internationaux masculins. /jpi


 

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