Cinq membres des Gardiens de la Révolution iraniens ont été tués samedi dans une frappe israélienne à Damas, a affirmé l'armée idéologique de l'Iran. Téhéran a menacé l'Etat hébreu de représailles.
Parmi les victimes figurent deux hauts responsables des Gardiens de la Révolution, selon une source militaire et des médias iraniens. La frappe a fait en tout dix morts, détruisant un bâtiment de quatre étages où se tenait une 'réunion de chefs pro-Iran', a indiqué l'Observatoire syrien des droits de l'homme (OSDH).
Ces dernières semaines, Israël, ennemi juré de l'Iran, a été accusé d'avoir tué lors d'opérations ciblées un haut responsable iranien en Syrie et le numéro deux du Hamas au Liban. Ces opérations laissent craindre une extension de sa guerre contre le mouvement islamiste palestinien à Gaza.
'Conseillers militaires'
Dans un communiqué, les Gardiens de la Révolution ont indiqué que l'attaque de samedi avait été menée avec des 'avions de combat'. Au total, cinq de leurs 'conseillers militaires' et 'des membres des forces syriennes' ont été tués, ont-ils indiqué samedi soir.
D'après l'agence iranienne de presse Mehr, figurent parmi les victimes le 'responsable des renseignements des Gardiens en Syrie et son adjoint'. Le 'général Sadegh Omidzadeh, responsable en Syrie du renseignement pour la Force Qods', la branche des opérations extérieures de l'Iran, a péri dans l'opération, selon des médias iraniens, une information pas confirmée officiellement.
Sollicitée par l'AFP, l'armée israélienne a indiqué qu'elle ne 'commentait pas les informations des médias étrangers'.
Menaces iraniennes
L'immeuble détruit est situé dans le quartier de Mazzé (ouest), qui abrite des dirigeants des Gardiens de la Révolution, ainsi que des factions palestiniennes pro-iraniennes, selon l'OSDH. L'agence officielle syrienne Sana a seulement confirmé une attaque contre un bâtiment à Mazzé, accusant Israël.
Le porte-parole du ministère iranien des Affaires étrangères, Nasser Kanani, a 'fermement' condamné l'attaque. Son pays a menacé Israël de représailles 'au moment et à l'endroit appropriés', selon un communiqué de la diplomatie iranienne.
Les Gardiens de la Révolution avaient mené le 15 janvier une attaque au Kurdistan irakien contre 'un quartier général' d'où opéraient selon eux les services de renseignement d'Israël. Ils avaient expliqué riposter à de récentes opérations d'élimination de commandants iraniens ou alliés par l'Etat hébreu.
Série de frappes meurtrières
Depuis le début de la guerre en Syrie en 2011, Israël y a mené des centaines de frappes aériennes, visant essentiellement les forces pro-Iran et le Hezbollah libanais, alliés du régime syrien, ainsi que l'armée syrienne.
L'armée israélienne a intensifié ces opérations depuis le début de la guerre contre le mouvement islamiste palestinien du Hamas, allié du Hezbollah et de l'Iran. Israël, qui revendique rarement ses opérations en Syrie, affirme qu'il ne permettra pas à l'Iran d'étendre sa présence en Syrie.
Le 25 décembre, les Gardiens de la Révolution ont accusé Israël d'avoir tué l'un de leurs commandants en Syrie, Razi Moussavi, visé par un tir de missile contre sa maison au sud de Damas. Ils ont présenté Razi Moussavi comme 'le responsable logistique' en Syrie 'de l'axe de la résistance', une alliance hostile à Israël et aux Etats-Unis qui regroupe autour de l'Iran, notamment le Hezbollah, le Hamas et les rebelles yéménites Houthis.
Le 2 janvier, le numéro deux du Hamas, Saleh al-Arouri, et six autres cadres du Hamas ont été tués dans des frappes de drones, attribuées à Israël, dans la banlieue sud de Beyrouth, fief du Hezbollah.
La guerre dans la bande de Gaza a été déclenchée par l'attaque du 7 octobre du Hamas dans le sud d'Israël qui a entraîné la mort de 1140 personnes, en majorité des civils, selon un décompte de l'AFP. En représailles, Israël a juré 'd'anéantir' le mouvement palestinien. Ses opérations militaires dans la bande de Gaza ont tué près de 25'000 personnes, selon le ministère de la Santé du Hamas.
/ATS