Les Pays-Bas ont annoncé mercredi avoir demandé à Bruxelles une dérogation aux règles de l'UE sur l'asile. Cette mesure intervient quelques jours après que la coalition au pouvoir a dévoilé les mesures d'immigration les plus strictes jamais prises dans le pays.
'Je viens d'informer la Commission européenne que je souhaite un 'opt-out' (une dérogation) en matière de migration en Europe pour les Pays-Bas', a déclaré Marjolein Faber, ministre de l'Asile et de la Migration, du parti d'extrême droite PVV. 'Nous devons à nouveau nous occuper de notre propre politique d'asile !', a-t-elle martelé sur X.
Le gouvernement néerlandais investi en juillet promet de lancer cette procédure depuis plusieurs mois. Mais le dirigeant d'extrême droite néerlandais Geert Wilders a lui-même déclaré en mai à l'AFP qu'obtenir une éventuelle dérogation pourrait prendre 'des années'.
Des experts ont également émis des réserves. Une dérogation 'ne peut être réalisée qu'en modifiant' les dispositions européennes fondamentales, a déclaré le Conseil consultatif néerlandais sur la migration, soulignant que les 27 États membres de l'UE devaient accepter cette décision.
'Le nombre de demandeurs d'asile doit alors être réparti entre un nombre plus restreint d'autres États membres', ont écrit les membres du Conseil Mark Klaassen et Laura Kok sur son site internet. 'Tous les États membres ne seront pas enthousiastes à ce sujet'.
Le Danemark a négocié un accord visant à exclure le pays des politiques d'asile communes de l'UE.
Fissures dans la coalition
La demande néerlandaise intervient quelques jours après que le Premier ministre Dick Schoof a dévoilé les mesures d'immigration les plus strictes jamais prises dans le pays, en raison de ce qu'il a qualifié de 'crise de l'asile'.
Des fissures sont déjà apparues au sein d'une coalition fragile. Celle-ci comprend le Parti de la liberté (PVV) d'extrême droite, le parti pro-agriculteurs BBB, le parti libéral de droite VVD et le NSC anti-corruption.
La cheffe parlementaire par intérim du NSC, Nicolien van Vroonhoven, a déclaré lundi que son parti ne voterait en faveur de mesures drastiques en matière d'immigration que si l'organe consultatif du Conseil d'Etat donnait son feu vert.
Une déclaration qui a provoqué l'ire de M. Wilders, vainqueur surprise des élections de novembre. Ce dernier avait renoncé à ses ambitions de Premier ministre après qu'au moins un parti de la coalition a menacé de quitter les pourparlers.
/ATS