Voyage dans le passé à Saulcy. Les sociétés réunies du village ont souhaité faire revivre l’hôtel Bellevue, surnommé l’hôtel des 18 Fesses. Pour ce faire, elles ont mis sur pied la pièce de théâtre « Aux 18 Fesses, si l’hôtel m’était conté ». Le village a demandé à Anne-Laure Lovis d’écrire un scénario relatant la vie à l’hôtel sous la gérance de la famille Willemin, entre 1934 et 1974. Une famille, qui comptait 3 garçons et 9 filles, d’où ce sobriquet un brin coquin : « C’est mathématique, explique Anne-Laure Lovis. Il y avait 9 filles, ça fait donc 18 fesses. »
Travail de mémoire
La scénariste s’est plongée dans les archives du village, a récolté les témoignages des anciens et a été aidée par son papa, Stéphane Stegmüller, pour ce travail de mémoire. En quelques mois, elle a pu écrire une pièce, véritable bond dans le passé : « Nous avons décidé de nous concentrer sur la période entre 1950 et 1960. La pièce met en avant la vie très rurale à Saulcy, régie principalement par des principes religieux. Nous évoquons également beaucoup la condition féminine,» déclare Anne-Laure Lovis.
Un huis-clos pour 35 acteurs
Une fois le scénario terminé, les sociétés réunies de Saulcy l’ont remis à Laura Chaignat, pour la mise en scène. Si la pièce est un huis-clos, les acteurs qui défilent sur scène sont nombreux : 35 personnes. Trois générations se côtoient sur scène. Tous des amateurs, les acteurs incarnent donc les habitants de Saulcy dans les années 50 : les tenanciers de l’hôtel, bien sûr, mais aussi des commères, des jeunes amoureux ou encore un régent.
Un regard sur la société actuelle
C’est justement cet aspect historique, mais aussi très social de la pièce qui a charmé Laura Chaignat: « J’ai l’impression que, même si l’on parle des années 50, on peut remettre en question l’histoire actuelle de nos villages. Le restaurant des 18 Fesses était un lieu où tout le monde se retrouvait, à l’époque mais aujourd’hui, c’est quoi le liant dans notre société ?», interroge la jeune femme. Avant d'ajouter : « Le théâtre peut avoir ce rôle. Il permet de fédérer les gens. »
La preuve : 150 personnes se sont réunies régulièrement pour préparer le spectacle, les costumes, les décors, mais aussi les repas qui seront servis avant certaines représentations. Une ambiance conviviale se ressent auprès de tous ces villageois d’aujourd’hui, un peu comme aux 18 Fesses d’antan.
La pièce sera jouée les 10,11, 16, 17, 18, 23 et 24 mars à Saulcy. Plus d’information ici. /cto