Le Gouvernement jurassien demandera un crédit de 6,7 millions de francs au Parlement pour mettre sur pied un plan d’action afin de consolider l’éducation numérique des élèves du canton
Le Gouvernement jurassien souhaite investir dans l'éducation numérique pour permettre à chaque élève d'être à l'aise dans une société où la digitalisation est devenue incontournable. Il va demander un crédit de 6,7 millions de francs au Parlement pour réaliser cette transformation numérique. « A terme, chaque élève devra être amené par la pratique et la réflexion à mieux comprendre le monde numérique qui nous entoure », écrit le Gouvernement dans son message au Parlement. Cette somme couvrirait l’achat de matériel, de logiciels, mais servirait aussi à la formation des enseignants et la mise sur pied d’une centrale de sécurité et de protection du réseau informatique composé actuellement de 111 points d’entrées dans les écoles.
2,06 millions à la charge des communes
Une part du crédit non négligeable de 2,06 millions de francs sera à la charge des communes, tandis que l’Etat mettra 2,01 millions pour assurer un équilibre. Un investissement nécessaire selon le ministre de la formation pour gommer les inégalités sur le territoire car certains cercles scolaires sont avancés en termes de numérique tandis d’autres, aux moyens plus modestes, accusent un retard. « On propose quelque chose aux communes, qui auront droit à un subventionnement. De permettre cela à hauteur de 300'000 francs par année (NDLR ce que le canton investira pour le subventionnement aux écoles notamment pour l’achat d’ordinateur) c’est vraiment leur tendre la main pour les aider à franchir ce pas de manière uniformisée car pour l’instant ce n'est pas le cas. Et cela ne nous paraît pas toujours juste par rapport à l’ensemble des élèves », explique Martial Courtet. Ce soutien aux communes devra d’ailleurs passer par un changement de la loi sur l'école obligatoire et le décret réglant l'octroi de subventions pour les installations scolaires. En revanche, ce dispositif coûtera aux communes 493'000 francs par an dès 2027 selon le message transmis au Parlement.
Un plan qui vise à gommer les inégalités sur le territoire selon le ministre Martial Courtet
Chaque élève doit atteindre un niveau de compétences numériques fixé par les plans d'études des instances fédérales. L’ambition du Service de l’Enseignement (SEN) est bien de former de futurs professionnels pour qui le numérique ne sera plus une faiblesse. Sans forcément en faire des accrocs insiste Cyril Jeanbourquin, responsable de l’éducation numérique auprès du SEN, qui parle de « sobriété numérique ». « Il est important aussi de savoir s’arrêter lorsque l’on n’a plus besoin du numérique, et ça peut s’apprendre à l’école. Ce dosage est un des grands problèmes de l’impact du numérique sur les jeunes. Et typiquement dans l’équipement, nous ne souhaitons pas que les ordinateurs envahissent les classes ». Là où d’autres cantons optent pour la politique « 1 élève = 1 ordinateur », le canton du Jura vise un ordinateur pour quatre élèves.
Reportage lors d'un cours d'éducation numérique à Bassecourt qui ne commence... dans la cour de récréation
La réussite de cette opération passe aussi par des formations en éducation numérique des quelque 1350 enseignants. « On voit là aussi des grosses différences de niveau. Il y a ceux qui étaient déjà mordus d’informatique, et d’autres qui étaient plus réticents qui maintenant vont devoir apprendre aussi. On utilise de nouvelles techniques, de nouveaux outils, on a aussi l’introduction de la science informatique qui n’existait pas avant, donc c’est important de les encadrer pour les rendre, en classe, plus performants », expose Sabia Fleury qui forme justement des enseignants au numérique. Ces derniers devront aussi être capable de former de bons citoyens du monde numérique, à l’heure où la toile donne lieu à de plus en plus de dérapages.
Sécurité informatique
Face à la recrudescence des cyberattaques, l'exécutif préconise la mise en place d'un point d'accès cantonal unique à Internet sécurisé et doté d'un système de filtrage. Cette infrastructure remplacerait les 111 points d'accès actuels des différentes écoles. /ATS-gtr
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