Contraint de trouver refuge dans d’autres structures de la région en raison des travaux à la Croisée des Loisirs à Delémont, le centre de formation a dû abandonner la moitié de ses cours pour l’hiver. Son responsable Julien Gunzinger appelle aussi à un rapprochement entre les clubs de la région pour faire face à l’essoufflement de la discipline.
Les travaux à La Croisée des loisirs à Delémont mettent en difficulté le fonctionnement d'Impact Tennis. Ce centre de formation utilisait les cinq terrains présents dans le complexe actuellement fermé pour rénovation. Pour sa saison hivernale en indoor, Impact Tennis a donc été contraint de chercher des solutions auprès d'autres clubs de la région. Si des heures de repli ont pu être trouvées au Tennis de l’Avenir à Moutier et à Saignelégier, des dommages collatéraux auprès d’un grand nombre de licenciés n’ont pu être évités.
Julien Gunzinger : « On a dû abandonner la moitié des cours »
« Il n’y a pas beaucoup d’alternatives possibles. On a une structure importante avec une bonne centaine d’enfants. Les autres centres ne pouvaient pas accueillir une aussi grande quantité d’élèves et de cours. On a donc dû abandonner la moitié des cours et se concentrer sur les joueurs les plus engagés et les plus prometteurs », regrette Julien Gunzinger, responsable d’Impact Tennis. De plus, le futur centre qui remplacera la Croisée des Loisirs ne comptera plus que trois terrains de tennis, notamment pour faire de la place au padel, discipline en vogue.
« Le tennis n’est pas à son avantage actuellement. Pour y remédier, il faut unifier les clubs »
L’occasion pour Julien Gunziger de lancer une réflexion d’avenir à grande échelle sur la disponibilité des structures, mais aussi sur l’essoufflement constaté de la discipline. « On remarque en Suisse et plus largement en Europe que le tennis est un sport vieillissant, concurrencé par le padel, les adhérents sont de moins en moins nombreux et les compétitions moins fournies. Bref, il y a un ensemble de paramètres qui font que le tennis n’est actuellement pas à son avantage. La seule façon d’y remédier, c’est de parvenir à unifier les clubs pour faire une structure avec une taille critique suffisante pour professionnaliser sa gestion », expose Julien Gunzinger qui évoque des mutualisation et rationalisation de structures et de coûts avec une telle fusion.
« Un appel à tous les responsables de clubs pour qu'on se mette autour de la table »
« Je lance un appel à tous les responsables de clubs pour qu’on se mette autour de la table pour donner à notre sport les moyens de traverser cette période d’épreuve. Sans ça, je ne sais pas ce que va devenir le tennis dans la région. Ce sera dommage alors qu'on a actuellement deux jeunes, Jonas Wälti et mon fils Thomas, capables de faire au niveau international des résultats jamais atteints », s’inquiète le responsable d’Impact Tennis. Contactés par RFJ, les présidents des clubs de Moutier et Porrentruy partagent le constat d'une « difficulté à garder les jeunes dans les mouvements juniors » et d'une concurrence féroce du Padel.
Ouverts à la discussion
« C’est une bonne idée de discuter d’une association entre clubs. Swiss Tennis propose d’ailleurs des séminaires sur ces réflexions d’avenir de la discipline », souffle le prévôtois Sven Bouchat. « On est toujours ouverts à se regrouper, à discuter, mais il faut que les acteurs professionnels qui vivent actuellement du tennis puissent continuer à en vivre. Il faudrait aussi repenser la structure sports-études », ajoute le président du TC Porrentruy Patrick Monin. À la croisée des chemins, le tennis jurassien est peut-être bien à l’aube de lancer de grandes discussions sur son avenir. /jpi