Les enquêteurs se penchaient dimanche sur les troubles mentaux dont souffre le jeune homme qui a tué six personnes vendredi soir près de Santa Barbara, dans le sud de la Californie. Ils avaient interrogé cet étudiant "timide et poli" peu avant son équipée meurtrière.
Elliot Rodger, 22 ans, a d'abord poignardé à mort trois personnes avant d'en tuer trois autres par balles vendredi soir à Isla Vista, près du campus de l'Université de Californie à Santa Barbara (UCSB). Au moins treize autres personnes ont été blessées par le tireur qui s'est apparemment suicidé après son acte.
Son père, Peter Rodger, est connu pour avoir participé à la réalisation du film à succès "Hunger Games" (2012). Selon l'avocat de la famille Rodger, Alan Shifman, le jeune homme, qui souffrait d'une forme du syndrome d'Asperger, était suivi par plusieurs spécialistes.
Dimanche, le shérif du comté de Santa Barbara Bill Brown a raconté sur la chaîne de télévision CNN que la police et les services sociaux avaient été alertés "par un tiers", inquiets pour la "santé mentale" d'Elliot Rodger.
Le 30 avril, des policiers lui ont rendu visite pour "s'assurer qu'il ne représentait aucun danger pour lui-même ou les autres". Mais, a souligné le shérif, "ils ont trouvé qu'il était timide, poli et qu'il s'exprimait bien" et il a réussi à les convaincre qu'il était inoffensif.
Dans un texte en forme de testament de 140 pages, Elliot Rodger dit avoir expliqué aux policiers qu'il s'agissait "d'un malentendu, et ils sont partis. Mais s'ils avaient demandé à voir ma chambre... Tout se serait écroulé", une allusion à peine voilée aux armes qu'il détenait, trois pistolets semi-automatiques 9 mm.
Les armes ont été retrouvées à bord de sa voiture vendredi soir. Elles avaient été toutes achetées légalement et dûment enregistrées.
La police examine aussi une vidéo mise en ligne par le jeune homme sur YouTube, intitulée "Châtiment". On y voit Elliot Rodger, assis derrière son volant, se filmer et raconter pendant sept minutes sa solitude, sa haine du monde et son amertume d'être rejeté par les femmes.
"Je massacrerai jusqu'à la dernière blonde gâtée pourrie et prétentieuse que je verrai (...) Toutes ces filles que j'ai tant désirées, elles m'ont toutes rejeté et regardé de haut comme si j'étais un sous-homme", dit-il.
En hommage aux victimes, plusieurs milliers d'étudiants et de proches se sont rassemblés samedi soir sur le campus de l'université et ont entonné l'hymne chrétien "Amazing Grace".