La police chinoise a annoncé mercredi l'arrestation de cinq militants islamistes présumés qui seraient liés à l'attentat de lundi sur la place Tiananmen. Les suspects ont des noms à consonance ouïghoure, ce qui fait craindre aux membres de cette communauté une répression accrue au Xinjiang.
Les cinq suspects ont été arrêtés dix heures après l'attaque, avec l'aide du gouvernement provincial du Xinjiang. Ils détenaient des sabres et des banderoles appelant au jihad, a indiqué la police, sans donner davantage de précision.
Un porte-parole du Congrès mondial ouïghour, principal mouvement de la minorité musulmane turcophone en exil, a contesté cette version des faits. "Pékin lance en permanence ce genre d'accusations, mais refuse systématiquement de dévoiler les éléments en sa possession. On ne saura jamais ce qui se cache derrière cette affaire", a-t-il dit.
Ce porte-parole, Dilxat Raxit, a émis la crainte que ces accusations ne servent de prétexte à "une répression accrue" contre les ouïghours. "Aujourd'hui j'ai peur pour l'avenir du Turkestan oriental et pour le peuple ouïghour comme jamais je n'ai eu peur", a renchéri dans un communiqué la présidente du Congrès mondial ouïghour, Rebiya Kadeer.
Pékin accuse régulièrement la minorité turcophone ouïghoure d'être à l'origine de violences au Xinjiang ou ailleurs en Chine. Mais les membres en exil de la communauté et les organisations des droits de l'homme dénoncent une exagération de la menace par la Chine pour justifier sa politique répressive.
Lundi, juste après 12h00, une voiture de type 4x4 immatriculée au Xinjiang a percuté des touristes et des policiers, avant d'exploser devant l'entrée de la Cité interdite, sous le grand portrait de Mao Tsé-toung.
Le conducteur et les deux occupants du véhicule sont décédés, ainsi qu'une touriste de nationalité philippine et un touriste de la province méridionale chinoise du Guangdong, selon la police. Une quarantaine de personnes ont été blessées, selon un nouveau bilan.