Deux politiciens se livrent à la police fédérale brésilienne

José Dirceu et José Genoino, deux anciens responsables du Parti des travailleurs au pouvoir au Brésil, se sont rendus vendredi à la police. Ils ont été condamnés l'an dernier lors du plus vaste procès anti-corruption qu'ait connu le pays.

Député et ancien président du Parti des travailleurs (PT, gauche), José Genoino, a été le premier à se rendre, au siège de la police fédérale à Sao Paulo. Il a été rapidement suivi par José Dirceu, ex-chef de cabinet et bras droit de l'ancien président brésilien Luiz Inacio Lula da Silva.

Les deux hommes, de même notamment que Delubio Soares (ancien guérilléro et trésorier du parti), ont été reconnus coupables lors d'un procès sur des achats de vote au Parlement entre 2003 et 2005 sous le premier mandat de Lula. Ils ont été condamnés à des peines de prison.

Mercredi soir, la Cour suprême du Brésil a imposé l'exécution immédiate des peines de 16 des 25 condamnés du procès du "Mensalao". Ce dernier s'était achevé il y a un an

Achat de votes

José Dirceu est accusé d'avoir été le chef d'orchestre d'un vaste système d'achats de votes de députés par le PT lors du premier mandat de Lula. Le caractère périodique du versement de pots-de-vin aux élus a valu à ce procès l'appellation de "Mensalao" (mensualité).

Condamnés à moins de huit ans de détention pour corruption active, MM. Dirceu, Genoino et Soares bénéficieront d'un régime de semi-liberté leur permettant de travailler à l'extérieur de la prison, où il devront cependant passer la nuit.

Nouveau procès en 2014

Les trois hommes, et neuf autres condamnés (entrepreneurs, banquiers, publicitaires ou politiciens), seront rejugés en 2014 sur autre volet de l'affaire. S'ils étaient à nouveau condamnés, ils pourraient alors voir leurs peines de prison devenir totalement effectives.

D'autres accusés se sont rendus ce vendredi à la police, parmi lesquels des membres de plusieurs partis et l'entrepreneur Marcos Valerio. Ce dernier a écopé de la plus forte peine du procès: 37 ans de prison.

Lula hors de cause

Le scandale du "Mensalao" avait failli coûter sa réélection à Lula en 2006, même s'il avait personnellement été mis hors de cause par la justice. Il a quitté le pouvoir en 2010 avec une popularité record de 80%.

/ATS


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