L'Union européenne (UE) a décidé vendredi de geler 900 millions de tonnes de quotas de CO2 jusqu'à 2020, ont annoncé la présidence lituanienne de l'UE et la commissaire au Climat, Connie Hedegaard. L'UE tente ainsi de sauver le marché européen du carbone.
La mesure a été approuvée par les représentants de la quasi-unanimité des Etats membres de l'UE à Bruxelles. Selon des sources européennes, la Pologne et Chypre sont les seuls pays à avoir voté contre.
Une telle mesure a également été possible grâce au ralliement de l'Allemagne et de l'Espagne, encore indécis il y a un mois. Le Parlement européen avait approuvé cette décision de gel des quotas le 3 juillet.
"Enfin, le bon sens a prévalu sur le gel des quotas", a commenté Connie Hedegaard sur son compte Twitter. Cette mesure ne sera en revanche "utilisée qu'une fois. Elle doit permettre de ramener le prix de la tonne de CO2 entre 8 et 12 euros" (entre environ 10 et 15 francs), a expliqué une source proche du dossier.
La tonne de CO2 s'est redressée vendredi matin à 4,88 euros à l'annonce de la décision des Etats de l'UE. Mais ce prix demeure inférieur de 30% au cours du début de l'année et très loin des 24 euros escomptés.
"On n'attend pas une hausse spectaculaire, juste une stabilisation du prix. La mesure va permettre de sauver le système d'échange de quotas d'émission (ETS), ensuite il va falloir le soigner", a souligné cette source.
Plusieurs options d'actions restent à l'examen, dont le retrait définitif de 2 milliards de tonnes de quotas, mais cette solution divise les Etats. "On se dirige vers la constitution d'une réserve de quotas, retirés du marché pour éviter l'accumulation des surplus, et remis en vente en cas de besoin", a précisé cette source.
Le marché européen du CO2 est plombé par un excédent de 2 milliards de tonnes de quotas, véritable trésor de guerre détenu par les entreprises les plus polluantes de l'UE. Quelque 8,5 milliards de tonnes de quotas de CO2 devraient être vendus entre 2013 et 2020.
Le marché des quotas d'émissions est le principal instrument financier de la politique climatique de l'UE. Chacun des 12'000 sites industriels se voit allouer un quota annuel et peut acheter de nouveaux permis à polluer.
Les fonds tirés de cette vente devaient permettre de cofinancer les investissements dans les énergies renouvelables et les nouvelles technologies comme la capture et le stockage du CO2.