Le plus célèbre opposant au président Vladimir Poutine, l'ex-oligarque Mikhaïl Khodorkovski, a annoncé dimanche qu'il s'était engagé à ne plus faire de politique. Il a ajouté que le pouvoir moscovite voulait son départ de Russie malgré les déclarations du porte-parole du Kremlin.
"Je ne vais pas m'engager en politique et je ne vais pas me battre pour la restitution des actifs de (son ancien groupe pétrolier) Ioukos", a déclaré M. Khodorkovski dans un entretien publié dimanche par le magazine d'opposition "The New Times".
Libéré par surprise vendredi du camp de Russie où il était détenu depuis dix ans, il a ajouté que le pouvoir moscovite voulait son départ de Russie, et qu'il ne rentrerait au pays que s'il était "sûr de pouvoir en repartir si besoin".
Si la soudaineté de son départ pour Berlin - dès le lendemain de l'annonce de sa grâce - avait déjà accrédité la thèse d'un exil forcé, un porte-parole de Vladimir Poutine avait démenti catégoriquement cette hypothèse. Khodorkovski est "libre de revenir en Russie. Absolument", avait assuré samedi le porte-parole, Dmitri Peskov.
L'ex-première fortune de Russie doit donner une conférence de presse ce dimanche après-midi. Un peu avant, il s'adressera à une poignée de journalistes russes.
Pour ces deux rencontres avec la presse, il a choisi un lieu hautement symbolique, un musée consacré au Mur de Berlin, près de Check Point Charlie, mythique point de passage entre l'ouest et l'est de la ville à l'époque du rideau de fer.
Samedi, M. Khodorkovski a retrouvé ses parents dans la capitale allemande, en particulier sa mère, Marina, 79 ans, et dont l'état de santé inquiétant a motivé la demande de grâce qu'il avait formulée auprès du président Poutine.
Ce dernier, également soucieux de redresser son image auprès de l'Occident, à quelques semaines des Jeux olympiques d'hiver de Sotchi, avait évoqué cette raison "humanitaire" lors de l'annonce de sa grâce, jeudi.