Les conservateurs (SNS) au pouvoir ont obtenu une large victoire avec 50% des voix à l'issue des législatives anticipées de dimanche, selon des estimations présentées par le CESID. Cet organisme indépendant a surveillé le scrutin.
Le Parti serbe du progrès (SNS) du vice-Premier ministre sortant Aleksandar Vucic obtiendrait ainsi 160 des 250 sièges du Parlement, soit une majorité lui permettant, s'il le souhaite, de former seul le nouveau gouvernement.
Les Serbes ont voté avec l'espoir d'un redressement économique et d'intégration dans l'Union européenne. Quelque 6,7 millions d'électeurs avaient été appelés aux urnes pour renouveler le Parlement de 250 sièges.
Le scrutin a été organisé deux ans avant la fin du mandat de quatre ans du Parlement. Au total, six partis et coalitions se disputaient les faveurs de l'électorat.
Les bureaux de vote ont fermé à 20h00. Deux heures auparavant, le taux de participation était de 45,6% et les analystes tablaient sur une participation finale supérieure à 53%. Les premiers résultats sont attendus dans la nuit.
Le Parti serbe du progrès (SNS) pro-européen domine la coalition au pouvoir. Son chef Aleksandar Vucic devrait donc succéder au socialiste Ivica Dacic au poste de Premier ministre.
Sans attendre le résultat du scrutin, M. Vucic, vice-Premier ministre dans le gouvernement sortant, a annoncé des "réformes douloureuses". "Je souhaite que la Serbie poursuive sa lutte contre la corruption, qu'elle s'efforce de faire progresser son économie, qu'elle soit en mesure d'augmenter le nombre des emplois", a-t-il déclaré après avoir voté.
Jadis au ban des nations, en raison de son rôle dans les conflits qui ont émaillé le démantèlement sanglant de l'ex-Yougoslavie, la Serbie a réussi à redorer son image. Depuis son accession au pouvoir en 2012, le gouvernement du SNS a amélioré d'une manière spectaculaire les relations avec le Kosovo, où la majorité albanaise a proclamé son indépendance en 2008.
Les perspectives économiques sont sombres pour ce pays de 7,1 millions d'habitants, où le chômage frappe 20,01% de la population active et où le déficit budgétaire est supérieur à 7% du PIB pour la quatrième année consécutive. Dans ce contexte, la campagne électorale s'est concentrée sur le redressement de la situation économique.