Un naufrage d'un bateau d'immigrés au sud de Malte et de la Sicile a coûté la vie à environ 50 personnes, dont une dizaine d'enfants, huit jours après le drame de Lampedusa. Quelque 200 passagers ont été recueillis par des navires de secours maltais et italien, selon l'agence Ansa.
"L'opération est en cours. Les conditions maritimes sont difficiles, avec un vent fort", a déclaré un responsable de la marine militaire maltaise.
Ce sont les immigrés, qui ont eux-mêmes donné l'alarme grâce à un téléphone satellitaire, alors que le navire se trouvait à 60 milles au sud de Lampedusa et 70 milles au sud de Malte, non loin des eaux territoriales libyennes.
Bateau déstabilisé par les migrants
Selon un communiqué de la marine militaire maltaise, le bateau a été déstabilisé et s'est renversé lorsque les immigrants se sont agités pour attirer l'attention d'un avion militaire qui le survolait. Ils se sont déplacés tous ensemble sur un côté.
La marine maltaise a vite dépêché des navires de secours et des hélicoptères, et a dérouté sur les lieux de l'accident plusieurs navires commerciaux en transit dans la zone. Les autorités italiennes ont, elles, envoyé rapidement deux navires militaires, ainsi que des hélicoptères qui ont pu larguer des chaloupes de sauvetage gonflables.
Cet accident, survenu vers 17h15, est arrivé une semaine après le naufrage d'un bateau de pêche au large de l'île de Lampedusa, le 3 octobre, qui a coûté la vie à plus de 300 immigrés.
Afflux exceptionnel de migrants
A ce jour, 339 corps ont été retrouvés à l'intérieur et aux abords de l'épave. Le navire transportait plus de 500 réfugiés, en majorité érythréens, et seuls 155 des occupants du bateau ont survécu au drame. Selon le Haut commissariat de l'ONU pour les réfugiés (HCR), "entre 50 et 70 corps se trouveraient encore en mer", autour de l'île.
Cette tragédie, la pire survenue en Méditerranée, a suscité une vague d'émotion et d'indignation en Europe.
L'Italie fait face à un nouvel afflux exceptionnel de migrants, 30'000 depuis le début de l'année, soit quatre fois plus qu'en 2012.