Hécatombe dans les ruches jurassiennes. Les apiculteurs de la région ont enregistré plus de 30% de pertes selon un premier recensement. Ce taux est exceptionnel. D’habitude, les ruches connaissent une mortalité d’environ 10%. Un acarien est pointé du doigt depuis quelques années : le varroa. Ce parasite a particulièrement fait des ravages cet hiver. Selon le président de la Fédération d’apiculture du Canton du Jura, Gérald Buchwalder, une première cause de cette mortalité est une année 2011 assez chaude et sur une longue période. Mais ce phénomène n’explique pas à lui seul le déclin des colonies d’abeilles. La conjonction de plusieurs facteurs encore inconnus provoquent de telles pertes.
Les abeilles passées à la loupe
Un projet Interreg débute bientôt. Il s’agit de tester deux hypothèses avec l’aide de nos voisins français. La première est de savoir quelles influences ont les pesticides sur les colonies. Des tests vont être réalisés sur les abeilles, le miel ou encore la cire. La seconde question porte sur les engrais verts, comme la phacélie, en arrière-saison. Des hypothèses différentes sont soutenues de part et d’autre de la frontière. Est-ce que le butinage de cette plante apporte un regain d’énergie ou alors épuise l’abeille pour passer l’hiver ? Les premiers résultats sont attendus pour le printemps prochain.
Des apiculteurs en herbe
L’abeille mellifère dépend plus que jamais de l’apiculteur. Mais cette activité avait perdu de son intérêt depuis quelques années. Depuis 4 ans, une formation est mise sur pied. Dès lors, une centaine de personnes ont suivi ces cours, principalement des femmes. La tendance à la disparition de cette passion s’inverse un peu. Mais la conduite d’une ruche n’est pas simple, les pertes de colonies sont fréquentes. Selon Gérald Buchwalder, « plus l’animal est petit, plus c’est difficile ». Il faut du doigté et de la passion. /nqu
