Le Musée des Beaux-Arts de La Chaux-de-Fonds présente les travaux d’une quarantaine d’artistes pour cette nouvelle exposition. Une sélection d’œuvres marquée par les événements récents dans la région et les préoccupations artistiques actuelles
La Biennale d’art contemporain investit le Musée des Beaux-Arts pour la 75e fois à La Chaux-de-Fonds. Cette année, ce sont environ 140 artistes ayant un lien avec la région qui ont présenté leur travail au jury. Au final, une quarantaine d’œuvres ont été retenues pour l’exposition intitulée « Jubiler encore ! », dont le vernissage a lieu ce samedi dès 17h.
Une fois passée l’épreuve du jury, c’est au musée de trouver une cohérence parmi ces productions, qui n’ont a priori rien à voir entre elles, afin de les faire dialoguer dans une exposition. Un exercice « assez acrobatique », avoue le conservateur du musée David Lemaire. « Cette année, chaque salle est dédiée à une thématique. Une première aborde l’espace domestique, la deuxième s’intéresse au corps comme un espace politique et, pour terminer, plusieurs œuvres explorent la question du paysage », explique-t-il.
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Des œuvres ancrées dans l’actualité
Rendue possible par la Société des amis du Musée, la Biennale a pour objectif de permettre un moment d’échange entre la population et les artistes. Elle est également un éventail des différentes préoccupations artistiques d’aujourd’hui, selon David Lemaire. Parmi ces préoccupations, celle de la tempête du 24 juillet à La Chaux-de-Fonds qui a inspiré un certain nombre d’œuvres pour cette édition. Au final, deux d’entre-elles ont été retenues par le jury, dont celle de l’artiste valaisan Rémy Bender qui propose une installation sonore faite de débris de la catastrophe. « Cet artiste est arrivé pour une résidence à La Chaux-de-Fonds au lendemain de la tempête. Son œuvre est composée de pierres recueillies dans les souches des arbres déracinés qui sont ensuite disposées sur un tourne disque. Le tout produit un son très rassurant », décrit le directeur.
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Un parrain pour ce jubilé
En parallèle à cette Biennale anniversaire, une exposition propose un parcours à travers les œuvres récentes du peintre Till Rabus. Un parrain tout trouvé pour cette 75e Biennale, car le Neuchâtelois avait lui-même participé à l’événement au tout début de sa carrière. « A ce moment-là, je me cherchais encore énormément », avoue l’artiste. Vingt ans plus tard, il propose, à l’aide d’un procédé particulier, des natures mortes qui détournent avec humour les codes de l’histoire de l’art. Pour ce faire, Till Rabus allie installation, photographie et huile sur toile. /cde