Fraîchement réélue, Elisabeth Baume-Schneider a décidé jeudi de changer de département en récupérant l'Intérieur laissé vacant par Alain Berset. Une décision qui en a surpris plus d'un à Berne
La rocade au Conseil fédéral fait jaser. Elisabeth Baume-Schneider a décidé de changer de département jeudi, alors qu'elle dirigeait la Justice et Police (DFJP) depuis à peine une année. L'élue jurassienne hérite du Département de l'intérieur, laissé vacant par le sortant socialiste Alain Berset. C'est le petit nouveau, le Bâlois Beat Jans, qui récupère ainsi le DFJP de la Taignonne. Cette rocade a provoqué des réactions bien différentes sur l'échiquier politique.
Les élus jurassiens conciliants
A droite, Elisabeth Baume-Schneider est accusée de fuir ses responsabilités par plusieurs présidents de partis. L’UDC jurassien Thomas Stettler est plus mesuré. « J’imagine que le Département de Justice et Police n’était pas son préféré, je comprends son choix. C’est spécial de changer de département après si peu de temps, mais il faut savoir saisir les opportunités quand elles se présentent », estime l’agrarien. « J’espère qu’elle pourra faire quelque chose pour baisser les prix des assurances maladie », ajoute Thomas Stettler. Au sein du PS, parti de la conseillère fédérale, on estime que la reprise du Département de l’Intérieur implique « d’énormes responsabilités. Elle s’engage dans des dossiers complexes et importants et j’admire son engagement », affirme Pierre-Alain Fridez. Si le socialiste jurassien admet qu’elle n’a pas « pu résoudre tous les problèmes » de l’asile, il estime qu’elle « sera à la hauteur » pour succéder à Alain Berset, grâce à « son empathie et ses valeurs sociales fortes ».
Un changement surprenant
Serge Jubin : « Justice et Police n'était pas le premier choix d'Elisabeth Baume-Schneider »
L'Intérieur, un département « mammouth »
Avec le Département de l'intérieur, Elisabeth Baume-Schneider hérite d'un gros morceau. C'est notamment elle qui aura la lourde tâche d'annoncer les augmentations des primes maladie en automne. Aura-t-elle les épaules pour s'affirmer face aux lobbys très puissants de la santé, des retraites ou des grands distributeurs ? Selon Serge Jubin, pour y parvenir, elle devra « se transformer en une femme d’Etat, sans états d’âme, qui sait encaisser les coups et les rendre », même si cela implique de « laisser sa sympathie de côté ». /the-mmi