Election annulée à Porrentruy

Porrentruy

Porrentruy est plus que jamais sans maire. Le second tour des élections de l’automne dernier vient d’être annulé par la juge administrative. Elle a partiellement admis le recours d’un citoyen pour violation des droits constitutionnels. Elle a par contre rejeté celui d’un autre bruntrutain pour qui le choix de certains électeurs n’était pas clair.

 

Une décision qui remet tout en question

Le scrutin du 2e tour est simplement annulé. La juge Carmen Bossart Steulet a rejeté un des recours, mais partiellement retenu les arguments de l’autre. Ce second recourant se fondait sur l’instruction pénale en cours concernant la fraude électorale et le captage de suffrages. Des faits prétendument commis par deux personnes au 1er et 2e tour. La juge administrative estime que les évidences de ces irrégularités sont suffisantes pour admettre que les principes du vote par correspondance ont été violés au 2e tour. Les éléments sont par contre trop faibles dans le cas du scrutin du 21 octobre.

 

Des réactions tout en retenue

Les principaux concernés ont jusqu’au 15 avril environ pour faire appel de cette décision auprès de la Cours constitutionnelle. Sans quoi, le second tour de l’élection devra être rejoué. Le siège du PCSI Thomas Schaffter, élu le 11 novembre, est donc plus que jamais chancelant. Si cette décision le surprend quelque peu, il souhaite prendre le temps d’analyser la situation. Thomas Schaffter estime avoir la confiance des électeurs, mais discutera d’une éventuelle nouvelle élection avec son parti.

L’autre candidat de ce scrutin, le PDC Pierre-Arnauld Fueg, se dit pleinement satisfait par cette décision. Pour lui, elle signifie qu’on reconnaît qu’il y a eu tricherie. L’écart entre les deux candidats était faible, donc si un certain nombre de voix sont litigieuses, l’issue du scrutin aurait pu être différente. Dans l’éventualité de nouvelles élections, il les espère le plus rapidement possible. Pierre-Arnauld Fueg souhaiterait dans ce cas se porter à nouveau candidat, mais doit en parler avec son parti au préalable. Quant à un probable recours, il affirme que les recourants en endosseront la responsabilité.

Julien Loichat, candidat socialiste à la mairie au 1er tour, prend acte de cette décision de justice. Il s’étonne toutefois qu’elle se base sur une suspicion de fraude qui n’est pas encore constatée au niveau pénal. Le conseiller municipal souligne aussi sa volonté de sérénité alors que l’exécutif est amputé de l’un de ses membres et d’un maire légitime, ce qui n’est pas sans avoir quelque incidence sur l’avancée des dossiers.

En attendant, la ville reste aux mains du vice-maire Gabriel Voirol. Le Conseil municipal se réunira d’ailleurs mardi soir pour évoquer la situation et arrêter un avis. Le vice-maire est lui perplexe. Toute cette affaire pèse sur la crédibilité des autorités bruntrutaines. Gabriel Voirol espère que la procédure soit close le plus rapidement possible pour que la ville retrouve sa sérénité et que les élus puissent se concentrer sur les dossiers en cours.

 

Des bulletins sans équivoque

Le tribunal administratif rejette par contre le recours de Jean-Jacques Pedretti sur la violation des droits politiques. Il estimait que des bulletins n’exprimaient pas clairement la volonté des électeurs puisqu’ils portaient la mention d’un parti ne correspondant pas au nom du candidat inscrit. La juge considère pour sa part que seul le nom indiqué est déterminant. Là aussi, il est possible de faire appel. Jean-Jacques Pedretti se laisse le temps de la réflexion avant de prendre sa décision.

Des recours ne sont donc pas à exclure dans l’un ou l’autre cas. Tout reste ainsi vraisemblablement suspendu à la décision de la Cour constitutionnelle. Il faudra patienter encore plusieurs semaines, voire des mois, avant que la justice ne tranche. On saura alors si de nouvelles élections sont à organiser, et dans ce cas, s’il faut repartir de zéro ou uniquement rejouer le second tour. /iqu


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