Une affaire sordide a occupé la justice jurassienne jeudi après-midi. Un homme a été condamné à treize mois de privation de liberté avec sursis pendant deux ans. Le coupable devra également verser 3'000 francs à la victime pour tort moral et rembourser les frais d’avocat de la plaignante.
« J’avais confiance en cet homme, il m’a trahi », a déclaré la mère de la victime jeudi après-midi devant le juge pénal Pierre Lachat. La jeune fille, qu’elle a élevé seule depuis ses trois ans, a rencontré le condamné vers l’âge de dix ans. En s’occupant des chevaux de cet agriculteur jurassien d’une quarantaine d’années, elle parvient à compenser le manque affectif lié à l’absence paternelle. Une réelle complicité se développe entre eux au point que la plaignante le considère presque comme son père. Jusqu’au jour où l’homme abuse de cette relation de confiance. Il fait subir des attouchements sexuels à cette adolescente vulnérable et fragile, comme l'a qualifié son avocat, et même une relation sexuelle complète. La première de la victime. Mais il ne s’agit pas d’un viol car celle-ci était consentante. En tout cas, elle n’a pas été forcée.
Jeudi après-midi devant le juge, cette jeune femme - désormais majeure et encore meurtrie par cette expérience - s'est présenté avec son avocat et sa mère. « Je suis toujours angoissée, j’ai envie de pleurer car cette histoire a détruit ma vie et ma famille », a-t-elle déclaré. En face, un homme plein de regrets mais qui ne parvient toujours pas à expliquer ce qui s’est passé ce jour-là et pourquoi. Sans avocat, il a reconnu tous les faits et n’a même pas tenté de se défendre. L’homme a désormais dix jours pour faire appel au jugement et s’il ne verse pas les indemnités pour tort moral et notes d’honoraires dans les délais imputés, le juge l’a menacé de faire tomber le sursis de sa peine. /afa
