Un Jurassien va combattre pour la ceinture de champion de Suisse de boxe anglaise. Antonin Froidevaux, de Saulcy, va affronter samedi à Berne en finale suisse SCOS le Lausannois Alejandro Wenger en catégorie poids léger moins de 60 kg. Ce jeune vadais de 20 ans s'entraîne au Forum Sports et Arts Martiaux de Courfaivre. Il a décroché sa première finale trois ans seulement après s’être mis à la boxe anglaise, ayant testé auparavant différents sports de combat. « J’ai commencé au milieu de mon adolescence, à 15 ans. J’avais subi beaucoup de blessures au foot, j’étais un peu perdu... J’avais déjà un peu pratiqué ce sport auparavant, alors c’est venu naturellement », se souvient Antonin Froidevaux.
« Un parcours semé d’embûches »
Ne vous y trompez pas, derrière sa voix calme et ses cheveux blonds en broussaille, le Jurassien confie avoir « toujours voulu faire de la compétition ». Poussé par son entraîneure, l’ancienne championne de Suisse de kickboxing Lauriane Merz, Antonin doit néanmoins trouver sa place dans le noble art qui n’est pas très en vue dans le Jura. « Ça a été très dur au début de trouver beaucoup d’entraînements de boxe anglaise. Il y a beaucoup de kickboxing avec de très bons athlètes dans le Jura, mais cela a pu faire un peu d’ombre à la boxe. Avec mon groupe, on a eu dû mal à se développer... mais on y arrive », sourit le jeune combattant qui a dû surmonter un nouvel obstacle de taille en mai dernier.
« J’ai essayé d’arrêter, mais la boxe fait partie de moi »
Au troisième round d’un combat de qualification, son adversaire le met KO. Vient le temps des grandes questions. « On a eu une longue discussion avec mes parents sur le fait de continuer ou pas. Même si c’est un sport fantastique, en boxe, on ne joue pas. J’ai essayé d’arrêter après ce KO, mais la boxe fait partie de moi maintenant, je n’imagine pas ne plus remettre les gants. Mes parents, ça leur fait un peu peur, et d’un autre côté ils sont quand même fiers du parcours réalisé », souffle Antonin qui devra affronter ses vieux démons samedi : son adversaire n’est autre que celui qui l’a envoyé au tapis il y a quelques mois.
« Je n’ai pas d’appréhension, chaque combat est différent »
« Je n’ai pas d’appréhension par rapport à ça. Chaque combat est différent. Depuis, j’ai pris de l’expérience, lui aussi, alors j’ai hâte de voir le boxeur qu’il est devenu et si j’ai suivi la bonne voie », pose calmement le boxeur. Conscient du chemin déjà parcouru, Antonin Froidevaux voit cette finale comme « la consécration de beaucoup d’heures de travail et de sacrifices », déterminé à aller désormais « au bout du chemin ». Et au bout d’une voie qu’il semble s’être trouvé, lui qui dit se « sentir vivant » quand il boxe. /jpi