C’est une page de l’histoire du BC Boncourt qui va se tourner à la fin de la semaine. Pour la première fois depuis dix ans, la Red Team ne sera plus liée contractuellement à Antoine Petitjean. Le technicien français va prendre une année pour entamer une formation professionnelle dans l’enseignement. Il quitte ainsi le BCB au 30 juin, lui qui avait rejoint l’équipe ajoulote en juillet 2007. Durant toutes ces années, Antoine Petitjean aura été « l’homme à tout faire » du club. Il a occupé les fonctions d’entraîneur-assistant, de responsable du centre de formation, d’entraîneur en chef de l’équipe de Ligue A, de directeur technique et même de responsable du sponsoring.
Arrivée sous la pluie
Antoine Petitjean a signé son premier contrat avec le BC Boncourt le 14 juillet 2007. « C’était au restaurant de la Gare à Porrentruy », se souvient-il. « Il pleuvait des cordes. On est arrivé depuis Delle via la route cantonale. Ma femme m’a dit : ça ne va pas être possible. Et on a fait dix ans », s’exclame-t-il en rire. Le début d’une sacrée histoire.
Alors âgé de 24 ans, le Franc-Comtois s’est engagé avec le BCB comme entraîneur-assistant d’Olivier Le Minor et responsable du centre de formation. Il passera deux saisons et demie dans ces fonctions avant de remplacer son compatriote à la tête de l’équipe de Ligue A en mars 2010. « J’étais assez mal à l’aise », raconte-t-il à propos de ce changement d’entraîneur à quelques matches de la fin de saison. Il poursuit : « On savait qu’Olivier souhaitait partir sur un autre projet. J’ai trouvé dommage et triste que cette histoire se termine comme ça ». Une histoire qui a donc ouvert l’ère Antoine Petitjean. Le Français est resté sur le banc de la Red Team durant six saisons et demie, soit jusqu’à l’été dernier.
Des émotions, des erreurs et des liens forts
Six saisons et demie à la tête d’une équipe de Ligue A, ça laisse des traces. Antoine Petitjean garde de nombreux souvenirs de cette période. Il se souvient notamment d’un quart de finale des play-off de la saison 2011/2012. « On a vécu une série incroyable contre Monthey », dit-il. A 1-1 dans la série, le BCB se retrouve mené de 20 points dans l’acte III avant de gagner le match. Antoine Petitjean retient également de belles amitiés de son passage dans le Jura. Lucide, il avoue aussi avoir fait des erreurs et avoir appris de ses erreurs. Mais il n’a pas « réellement de regret ». Et lorsqu’on évoque avec lui les liens qu’il a pu créer avec ses joueurs, il cite tout de suite Kevin Corre, Jason Siggers et Nicolas Dos Santos.
Un entraîneur qui chasse les sponsors
Durant son mandat aux commandes de la Red Team, Antoine Petitjean a cumulé les fonctions. En plus d’en être l’entraîneur en chef, il s’est aussi lancé à la recherche de sponsors pour le club. « Il n’y avait personne pour le faire », raconte-t-il. « Le club était en grande difficulté et il a fallu passer aux actes ». C’est ainsi qu’il s’est retrouvé à devoir présenter son projet sportif aux entrepreneurs de la région. Mais cela ne s’est pas arrêté là. « Homme à tout faire aurait été parfois le bon intitulé », rigole-t-il. Avant d’imager son propos : « C’est allé parfois jusqu’à nettoyer les appartements des joueurs sur la période estivale car on n’avait pas de bras ».
Une trace et un souhait pour le BCB
Antoine Petitjean s’en va donc des souvenirs plein la tête. Il retiendra notamment du BC Boncourt que c’est le club qui lui a permis de découvrir le haut niveau. Sans oublier la grande famille du Chaudron. Après dix ans au sein de la Red Team, le technicien de Besançon se montre fier d’avoir aidé le club à se structurer. Pour l’avenir, il formule un souhait pour le BCB : « Je lui souhaite d’avoir déménagé dans les dix prochaines années ». Antoine Petitjean lâche même une phrase qui en dit long sur le Chaudron : « A Boncourt, on fait du basket dans une salle des fêtes où le parquet n’a pas été mis sur le sol mais sur le mur ». /msc