Elle fait aujourd’hui partie des joueuses les plus expérimentées de l’équipe de Suisse féminine de hockey sur glace. La Jurassienne Sarah Forster s’apprête à disputer à 28 ans son 7e championnat du monde à Calgary au Canada. « Avec le recul, ça fait beaucoup de travail ! Mais j’ai toujours autant de plaisir à porter le maillot de la Suisse », lance d’emblée la future défenseur de l’AIK Stockholm.
Sarah Forster : « Moins de pression avec l'expérience »
Elle et ses coéquipières défieront dès leur premier match les Etats-Unis, champions du monde en titre, ce vendredi 20 août dans un groupe A composé du top 5 mondial. « C’est une chance de commencer par les Américaines, on n’aura rien à perdre et ça nous mettra directement dans le bain. Figurer dans le top 5 et le groupe A nous qualifie d’office pour les quarts de finale. On va tout donner pour finir 3e de notre groupe en tentant de battre les Finlandaises et les Russes », souffle Sarah Forster, double médaillée de bronze au mondial 2012 et JO 2014.
« Tout donner pour finir 3e du groupe »
Une troisième place du groupe offrirait un adversaire « plus abordable » issu du groupe B en quart de finale… et la possibilité de rêver plus grand. Voire de refaire le coup de 2012 ? « Justement ce matin (NDLR vendredi dernier), le thème de notre meeting c’était « souvenirs de 2012 ». On est dans l’équipe encore quatre ou cinq joueuses à avoir vécu ce moment. On nous a rediffusé ces images en nous disant que l’équipe que l’on a actuellement ressemble vraiment à celle de 2012. On en tire des parallèles positives, mais maintenant c’est à nous d’amener ça sur la glace. Depuis les Jeux de 2014, on n’a plus rien eu. Là on veut aller chercher une médaille », lâche la Jurassienne avec un appétit intact. Depuis le premier mondial féminin disputé en 1990, toutes les finales, sauf une, ont opposé les Etats-Unis au Canada. Seule la Finlande a réussi à arracher une médaille d’argent lors du dernier tournoi en 2019, preuve que les places pour se hisser dans le top 3 de la hiérarchie mondiale féminine sont chères.
« Cette équipe ressemble à celle de 2012 »
Celles qui iront chercher cet exploit seront peut-être aussi les filles qui auront su le mieux traverser et digérer la quarantaine obligatoire de cinq jours imposée dès leur arrivée sur le sol canadien. Jusqu’à dimanche dernier, toutes les joueuses ont dû rester cloîtrées dans leur hôtel, sans aucun entraînement sur glace, avec leurs moindres mouvements scrutés en permanence via un bracelet électronique. Et des petits déjeuners pas forcément au goût de tout le monde. « On n’ose pas sortir de nos chambres donc les repas sont livrés dans nos chambres. Le premier matin, tu te réjouis d’aller chercher ton déjeuner. Et quand tu vois ce qu’il y a dedans tu te dis « bienvenue au Canada », on n’a pas l’habitude de manger ce qu’ils mangent », sourit Sarah Forster.
La quarantaine obligatoire racontée par Sarah Forster
A son 7e mondial, l’expérience avait heureusement poussé notre prévoyante jurassienne à emmener quelques provisions ! Confiture et Müesli entre autres, il faut quand même bien se nourrir pour s’entraîner efficacement ! Oui, même dans leur chambre d’hôtel avec des programmes de renforcement musculaire et cardio en visio avec le reste de l’équipe. Chaque joueuse disposait aussi de sa canne pour faire du maniement avec une balle. Un régime très particulier, « une expérience unique ». Malgré cela, « prêtes, on l’est parce que tout le monde était à la même enseigne » rappelle l’internationale suisse qui troquera volontiers ses souvenirs gastronomiques canadiens contre une breloque. Et pas en chocolat. /jpi