Une lourde page du sport suisse s’est tournée. Roger Federer a annoncé jeudi sa retraite, à l’âge de 41 ans. L’homme aux 20 titres en Grand Chelem et deux médailles olympiques, notamment, va prendre congé de la petite balle jaune. Mais sa trace va perdurer, tant le Bâlois a marqué l’histoire du sport helvétique et du tennis mondial.
Le commentaire de Michel Leoni :
Roger, j’ai envie de t’appeler Roger, parce qu’au final, tous les Suisses t’ont considéré comme leur pote à un moment donné… et c’est mon cas. Allez Roger, Roger, quand même… certains se sont même mis à l’anglais avec ton fameux « come on » ou au suisse-allemand en hurlant dans leur salon : « Chum jetzt », ta fameuse phrase d’encouragement. Quand on y réfléchit, c’est fou ce que tu arrives à faire faire.
Mais ce n’est finalement pas si surprenant que ça. Dès le début de ta carrière, ton style, ta décontraction, ton naturel, ta bonne humeur, ton humilité ont fait de toi une idole. On connaissait la perfection de la montre suisse, dès le début des années 2000 on a connu celle de Roger Federer. Le talent à l’état pur, mais sans jamais oublier d’où tu viens. Tu as toujours su garder les pieds sur Terre, tu as pris du temps pour ton public, tu as montré ton attachement à ton pays, toi qui t’es mis autant que possible au service de l’équipe de Coupe Davis.
Comme pour beaucoup de Suisses, des posters de toi le poing serré ont fleuri sur les murs de ma chambre d’adolescent. Le sportif-modèle. J’ai fait rentrer mes parents d’une marche aux éoliennes du Mont-Crosin pour voir ta première victoire à Wimbledon, j’ai fêté 15 ans plus tard ton 20e Majeur avec mes potes à ouvrir bières et champagnes. Les Suisses ont grandi avec toi, Roger. Ils ont tremblé pour toi, ils ont pleuré pour toi, ils ont séché des cours pour te voir jouer, ils se sont réveillés au milieu de la nuit pour toi et, parfois, ils ne se sont pas couchés. Et qu’ils s’y connaissent en sport ou pas, ils aiment Federer. Qui ne l’aime pas ? Ces gens-là existent-ils ? Vraiment ? Je n’en connais pas.
Aujourd’hui, on ne peut avoir qu’un regret, celui que tu ne sois pas éternel et que les prochaines générations ne te voient pas à l’œuvre. Mais on se chargera de leur rappeler qui est le Maître… celui que les gens du monde entier connaissent, aussi bien qu’ils connaissent de notre pays le chocolat, les montres et le fromage ! Et ça, ça, c'est un véritable exploit !