Le rédacteur en chef de La Tuile a été reconnu coupable d'injures et de diffamation par le Tribunal pénal de première instance. Il écope d'une amende totale de près de 66'000 francs
Pierre-André Marchand a été condamné pour la quatrième fois jeudi après-midi en raison de publications dans le mensuel satirique La Tuile. (photo: archives)
Une nouvelle condamnation pour Pierre-André Marchand. Le rédacteur en chef de La Tuile a été reconnu coupable de nombreuses infractions pour injures et diffamation suite à plusieurs articles et caricatures publiés dans la revue satirique entre 2013 et 2016. Il écope de 180 jours-amende à 100 francs, de 700 francs d’indemnité pour tort moral et de plusieurs milliers de francs de frais judiciaires par le Tribunal pénal de première instance. Cette peine vient s’ajouter à celles de trois condamnations précédentes à des jours amende, ce qui porte la somme qu’il doit à la justice jurassienne à un total de près de 66'000 francs.
« Ce n’est pas ça qui va me faire arrêter »
« J’irai en taule, je m’en fous. Ce n’est pas ça qui me fait peur et ce n’est pas ça qui va me faire arrêter », a déclaré Pierre-André Marchand à l’issue du verdict de la juge pénale Marjorie Noirat. « Je ne vais pas payer car je ne peux pas assumer cette somme de toute façon ». « Je suis bien conscient que les mots que j’ai proférés peuvent être considérés comme des injures. Je devrais un peu mesurer les mots qui me viennent lors de mes indignations. Mais à ce point-là, c’est une honte. Il y a une volonté délibérée du Gouvernement de faire crever La Tuile », a ajouté le citoyen de Soulce.
Une quinzaine d’infractions
Le rédacteur de La Tuile a donc été reconnu coupable d’une quinzaine de cas pour injures et diffamation envers quatre plaignants. Il a par contre été libéré de lésions corporelles simples envers le directeur de l’EMS de Saint-Ursanne qui l’accusait d’être responsable de son état de santé délicat. La juge a décrété que seuls les articles de La Tuile ne pouvaient expliquer son état de santé.
Du sursis pour le dessinateur
Autre prévenu dans cette affaire, un des caricaturistes de La Tuile. Jean-Louis Baume a été condamné à 15 jours-amende à 80 francs avec sursis pendant deux ans. Il a été reconnu coupable de diffamation pour avoir caricaturé Pierre-Alain Droz, membre de l’UDC bernoise, en train de faire le salut hitlérien. En revanche, Jean-Louis Baume a été libéré de l’obtention frauduleuse d’une prestation pour avoir fait entrer dans l’espace bien-être depuis la piscine du centre de Loisirs des Franches-Montagnes sa fille et une amie à elle sans payer de supplément.
Quant aux indemnités pour tort moral réclamées par les avocats de trois des plaignants, deux ont été refusées. Seul le directeur du foyer de Saint-Ursanne percevra 700 francs, alors qu’il en avait demandé 5000. /afa
