Député PS et secrétaire général du MAJ, Pierre-André Comte pense que le Jura pourrait être concerné par la surveillance des renseignements espagnols suite à la venue du leader catalan Carles Puigdemont à Delémont l’an dernier
L’Espagne pratique-t-elle l’espionnage dans le canton du Jura ? Le député socialiste Pierre-André Comte – également secrétaire général du Mouvement autonomiste jurassien – s’interroge dans une question écrite adressée ce lundi au Gouvernement jurassien. L’élu de Vellerat fait référence à la presse dominicale, qui a révélé que l’Ambassade d’Espagne à Berne collectait des informations sur des séparatistes catalans et des politiciens suisses. Le groupe d’amitié parlementaire helvético-catalan, présidé par le conseiller national valaisan Mathias Reynard, serait notamment surveillé par les renseignements espagnols.
Autonomistes jurassiens et indépendantistes catalans en contact
Pierre-André Comte rappelle que l’ancien président de la Catalogne Carles Puigdemont avait été accueilli à la Fête du peuple jurassien en septembre dernier à Delémont. Sa venue avait été précédée par des contacts privés dans le Jura et en Suisse. Les relations entre les indépendantistes catalans et les autonomistes jurassiens se poursuivant aujourd’hui, Pierre-André Comte suppose que ces personnes font l’objet de surveillances ciblées des services espagnols. En exil, Carles Puigdemont a, par exemple, reçu le secrétaire général du MAJ le 2 février dernier pour un entretien privé dans sa résidence belge de Waterloo.
Dans sa question écrite, Pierre-André Comte veut savoir si le Gouvernement jurassien est en mesure de certifier que l’espionnage espagnol en Suisse ne concerne pas de politiciens ou d’élus du canton du Jura. Dans la négative, le député souhaite que l’Etat jurassien s’informe auprès du Département fédéral des Affaires étrangères. Le cas échéant, il demande que l’exécutif cantonal exige la remise de la liste des personnes concernées par une collecte de renseignements sur leurs activités politiques. Selon Pierre-André Comte – qui parle de scandale politique en faisant référence aux activités d’espionnage dans le pays – le DFAE a indiqué qu’il est « trop tôt pour annoncer une réaction concrète ». /rch